C’est un président de la République décontracté, souriant qui a fait face à la presse ce jeudi 20 septembre, quelques jours après la publication par la CENI des résultats provisoires du 2e tour des élections municipales, régionales et législatives dont le 1er tour s’est tenu le 1er septembre.
A cette occasion, le président a d’abord remercié les mauritaniens pour leur maturité politique, leur attachement à la démocratie, mais surtout pour avoir donné une majorité écrasante au principal parti de la majorité présidentielle. Une occasion pour poursuivre le travail d’ici 2019, et peut-être au-delà.
Mais la question sur laquelle était très attendu le président Mohamed Ould Abdel Aziz était ce fameux 3e mandat qu’on suspecte de lorgner, à la fin de son 2e et dernier mandat, en 2019.
En effet, depuis que l’UPR a obtenu une majorité écrasante, ou disons, mécanique, de 89 députés sur 157, acquise il faut le dire, grâce surtout à l’implication personnelle du président dans la campagne, l’opinion mauritanienne ne cesse de se demander ce que le président Aziz va en faire. Ses déclarations maintes fois répétées et selon lesquelles, il ne ferait pas modifier la constitution en son article 26 qui limite à deux, le nombre de mandats présidentiels, n’ont pas pu dissiper les doutes.
L’opposition démocratique, les observateurs, même certains de la majorité et les partenaires étrangers continuent de douter des intentions réelles du président sur cette question du 3e mandat. Les réponses apportées par le président Aziz aux questions des journalistes sur cette question qui taraude l’opinion publique et internationale ne sont pas de nature à clore définitivement le débat. En effet, le président a déclaré qu’il ne briguera pas un 3e mandat, mais que le parlement est libre de voter tout texte qu’il jugera approprié.
Y compris peut-être celui qui pourrait autoriser de faire sauter la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux, à savoir l’article 26 de la constitution. Une éventualité redoutée par l’opposition. Suffisant pour faire sortir certains leaders de l’opposition de leur silence. Pour Yahya Ould El Waghf, il ne fait aucun doute que le président Aziz est dans l’optique d’un 3e mandat.
Auréolé de la victoire de son UPR, le président a écarté tout dialogue avec l’opposition avant la prochaine présidentielle, ce qui devrait, pourtant, être l’occasion de recomposer la CENI qui a prouvé ses limites et lacunes que son président a d’ailleurs ouvertement reconnues lors de proclamation des résultats. Une occasion également de décrisper la tension politique entre le pouvoir et l’opposition, quelques mois avant la présidentielle de 2019. Pour le Rais, le débat doit se dérouler au Parlement.
Le Calame