Dans le cadre du dossier judiciaire ouvert depuis plus d’un an contre des sénateurs, journalistes, dirigeants syndicaux et hommes d’affaires de l’opposition démocratique, le pouvoir vient de franchir une nouvelle étape encore plus dangereuse et plus inique dans l’instrumentalisation de la justice , la spoliation des biens des citoyens et l’accaparement des ressources du pays tout entier.
Sous des prétextes fallacieux, violant la constitution et les préceptes sacrés de l’Islam, le juge d’instruction de Nouakchott a ordonné, à la demande du Procureur, la saisie des avoirs en banque de Messieurs Mohamed Ould Bouamatou et Mohamed Ould Debagh. Même les fonds mis en réserve pour couvrir la gestion de l’hôpital ophtalmologique qu’entretient Mohamed Ould Bouamatou sur ses moyens personnels n’ont pas été épargnés. Il en a été de même des fonds qu’il avait placés et dont le produit était affecté à la mère de ses enfants. Il s’agit là d’un acte de rapine qui rappelle les méthodes moyenâgeuses et, plus récemment encore dans notre histoire, les expropriations auxquelles ont fait recours les pouvoirs totalitaires en fin de règne.
Les magistrats de notre pays doivent être un rempart contre l’injustice et l’arbitraire. Ils constituent un pouvoir indépendant indispensable à la quiétude et à la paix sociale. Ils ne doivent pas prêter leur concours à l’entreprise personnelle, immorale et illégale d’un dirigeant avide de pouvoir et d’argent. Leur honneur de magistrat leur interdit d’être les instruments dociles d’un tyran qui opprime et spolie sans scrupule les honnêtes citoyens de leur pays. Ils sont personnellement comptables, devant la nation toute entière, des pouvoirs qui sont mis entre leurs mains en vertu de la Constitution et des lois de la République. Ils ne doivent pas oublier que l’Histoire est un tribunal implacable qui rendra inexorablement justice à ceux qui auront dignement refusé d’obtempérer aux ordres illégaux du pouvoir et condamnera sans pitié ceux qui auront sacrifié leur honneur et l’indépendance de leur fonction pour servir le régime d’un dictateur finissant.
Ould Abdel Aziz a fait saisir d’autorité les avoirs en banque de Monsieur Bouamatou, de ses enfants et de Monsieur Debagh, avoirs se chiffrant à plusieurs centaines de millions. Il les a placés illégalement à la Caisse de dépôts, organisme qu’il a mis à sa disposition personnelle et où il puise à volonté. Les magistrats qui auront exécuté les instructions de Aziz en mettant à sa disposition les biens de citoyens innocents seront tenus pleinement responsables de ces actes tyranniques et immoraux.
Après avoir fait main basse sur les biens de l’Etat, Ould Abdelaziz s’attaque désormais, dans un inqualifiable élan de cupidité, aux biens privés des citoyens, instrumentalisant à cette fin mesquine la justice ou plus exactement ce qui en reste, ajoutant ainsi une forme nouvelle d’insécurité à celle dans laquelle il a installé dangereusement la Mauritanie.
Les biens de Mohamed Ould Bouamatou vilement expropriés sont le fruit de plus de quarante années de labeur. Le résultat de toute une vie d’efforts et de travail honnête est dérobé en un tournemain par un dirigeant qui a fait de la chasse aux biens d’autrui son unique programme de gouvernement.
Mohamed Ould Bouamatou, quant à lui, a toujours orienté le fruit de sa réussite vers le mécénat. Il a fait construire un hôpital ophtalmologique où sont soignées gratuitement, depuis 18 ans, des centaines de milliers de malades. Il a éradiqué la maladie du trachome au bout de dix ans d’efforts soutenus. Il a fait construire des d’écoles et attribué des bourses d’études contribuant ainsi à l’éducation de générations d’enfants mauritaniens. Il a réalisé des raccordements d’eau au profit de milliers de foyers en proie à la soif et foré des puits en milieu rural aux quatre coins du pays. Il a érigé de nombreuses mosquées. Partout, les actions caritatives de Mohamed Ould Bouamatou viennent suppléer les carences d’une administration dont les services ont atteint un degré de délabrement sans précédent au cours des dix dernières années. Mohamed Ould Bouamatou est un mécène qui fait honneur à son pays et un philanthrope reconnu en Afrique et à travers le monde. Ould Abdel Aziz qui ne supporte pas le mécénat et l’assistance aux pauvres veut assécher d’un coup ses sources de financement en Mauritanie en faisant main basse sur ses compte bancaires comme il le fait, en toute impunité, pour les biens de l’Etat depuis une dizaine d’années.
Occupé à accumuler un immense patrimoine de biens mal acquis, Ould Abdel Aziz est manifestement sourd à la colère du peuple qui gronde. Les masses de pauvres désespérés dont le nombre augmente de jour en jour dans les villes et les campagnes sont aujourd’hui au bord de la révolte. Non seulement Ould Abdel Aziz ne leur apporte aucune solution mais s’attaque de surcroît aux mécènes qui les assistent.
L’acharnement contre un bâtisseur et un mécène de la trempe de Mohamed Ould Bouamatou, persécuté depuis des années sans raison, ne s’explique que par la haine et la méchanceté innée qui habitent Mohamed Ould Abdel Aziz.
Plus personne aujourd’hui en Mauritanie n’est à l’abri des expropriations arbitraires et la propriété privée, dont le droit sacré est protégé par la constitution de notre pays et par notre sainte religion, est quotidiennement violée sur les ordres de Ould Abdel Aziz.
Face à ces dangereuses dérives, nous mettons le régime en garde contre les atteintes répétées à la personne et aux biens des citoyens. Nous condamnons en particulier les mesures injustes et ignominieuses prises à l’encontre de Mohamed Ould Bouamatou et Mohamed Ould Debagh et la saisie arbitraire de leurs biens. Nous dénonçons ces agissements graves que nous croyions à jamais bannis de notre pays et exigeons qu’il y soit mis fin immédiatement. Nous demandons que toute personne ayant participé à la perpétration de tels actes réponde des crimes qu’elle a commis.
Un groupe de citoyens