Le Oui l’a emporté. Largement. Les résultats de l’élection référendaire ont été publiés dimanche dernier par la CENI.
A la surprise générale ! Parce qu’au vu de la situation globale de vide et de désuétude du pays, rien ne prédestinait à un tel scénario ! (Voir Tableau ci-contre) où les électeurs inscrits sont chiffrés à 1389092, pour un nombre de votants de 746655 avec un taux de participation de 53,75%, le « Oui » l’emportant avec 584084 soit 85,61%. Résultats portant sur révision de l’article 8 de la constitution du 20 juillet 1991 fixant le Sénat ! Des résultats presque repiqués quand il a fallu se prononcer sur le drapeau et l’hymne national avec des chiffres tout aussi chaotiques : Inscrits : 1389092 ; Taux de participation : 53.72 % ; OUI : 573935 soit 85,67% ; NEUTRE 28894 soit 4,31% ; NON 67146 soit 10,02%.
Pour le commun des Mauritaniens, il y a bel et bien anguille sous roche ! Plus grave, il y a eu manipulations. En fait, tout le monde a été surpris. Pour le commun des Mauritaniens, le « Oui » l’emporterait. Le challenge était ailleurs. Il portait sur le taux de participation. L’opposition qui en avait fait son cheval de batail aura réussi. Largement ! Il faut reconnaître qu’elle a été aidée en cela par la paresse des Mauritaniens et le fait qu’ils se soient détournés de la politiques, occupés qu’ils sont à chercher à survivre dans un pays rongé par la pauvreté, le chômage et une crise socio-économique sans précédent.
Finalement, les masques sont tombés en ce jour de vote, où le boycott a in fine remporté.
Des milliards d’ouguiyas ont été dépensés, en vain. Les pouvoirs publics ne sont pas parvenus à déplacer les foules. De l’argent a été sorti des caisses de l’Etat, pour la campagne, d’abord, et pour la tenue matérielle des suffrages. Un gigantesque cirque a été organisé supervisé par le Patron qui a survolé, l’espace d’une semaine, l’ensemble du territoire national, aux frais de la Princesse. Abusé par l’engouement de son meeting de clôture de campagne, celui-ci ne savait peut être pas que nombre de ceux-là qu’il haranguait ce jour avaient été obligés de se présenter à ce rassemblement. Il l’a finalement su à ses dépens. Avec un taux de participation des plus faibles jamais enregistré dans le pays, la victoire n’aura pas été belle. Du moins, dans la capitale où elle s’apparente à une défaite cuisante. Gagner est une chose. Mais force est de reconnaitre que les électeurs de Nouakchott n’ont pas voté nombreux ce référendum. Le Président est au courant de tout. Son parti a essuyé un sérieux revers avec un désaveu sans appel. L’UPR a démontré qu’il est incapable de mobiliser les électeurs même avec l’agent qui se distribuait devant les bureaux.
C.A