L’organisation des droits humains SOS Esclaves organise du 13 au 16 mars 2017 un atelier d’échanges auquel participent plus d’une vingtaine de magistrats dont des procureurs de la république de wilayas, des juges d’instruction de tribunaux, des conseillers du parquet, des juges spéciaux des cours dédiées à la lutte contre l’esclavage et des greffiers. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des activités du projet US DRL financé par le ministère du travail des Etats Unis d’Amérique et mis en œuvre par SOS Esclaves en partenariat avec Minority Rights Group qui constitue avec ASI (Anti Slavery International) et autres Amnesty International des partenaires de cette organisation nationale de lutte contre l’esclavage. Au cours de la cérémonie officielle de lancement de cet atelier, le président Boubacar Messaoud a saisi l’opportunité d’appeler les juges présents à la session de tout faire pour qu’enfin les dispositions de la loi 031/2015 sur l’esclavage soient convenablement appliquées à l’encontre des criminels qui continuent encore à pratiquer impunément l’abominable esclavage parfois dans ses formes les plus inhumaines et les plus rétrogrades. Le président a remercié le ministère du travail pour le financement de ce projet qui va permettre aux magistrats, aux experts judiciaires, aux avocats, aux journalistes, aux activistes des droits de l’homme et autres responsables sécuritaires d’échanger dans le cadre de rencontres similaires prévues dans les activités qui seront mises en œuvre par ce projet. Succédant au président de SOS Esclaves, le secrétaire général du ministère de la justice a rappelé la volonté du gouvernement mauritanien de tout mettre en œuvre pour se débarrasser à jamais de l’esclavage qui constitue en plus d’une injustice historique envers de larges couches de notre société un frein au développement harmonieux de notre pays. C’est, a déclaré le secrétaire général, pour tout cela que la Mauritanie s’est dotée d’instruments juridiques nationaux (lois nationales) et a adhéré à tous les instruments internationaux (conventions, traités et chartes) qui permettent de combattre ce dangereux fléau. La création en 2015 de trois cours spéciales dédiées à la lutte contre l’esclavage (Nouakchott, Nouadhibou et Néma) et l’institution d’une journée nationale (6 mars) de lutte contre les pratiques esclavagistes rentrent dans ce cadre. Au cours de l’atelier d’échange qui dure trois jours, les experts juridiques et les magistrats discuteront entre autres sujets de l’interdiction de l’esclavage en Droit international, de l’expérience de la jurisprudence nigérienne, de la jurisprudence et des obligations internationales, de la proportionnalité entre les peines et les indemnisations ou de l’effet dissuasif des peines. A la fin de leur échange, les participants procéderont à la formulation de recommandations qui serviront à la police, à la gendarmerie, aux juges d’instruction, aux procureurs, aux greffiers et autres collaborateurs de la justice à bien mener les poursuites.
Le Calame