Le président mauritanien ne décolère pas contre la république du Burkina Faso et son président Marc-Christian Kaboré, pour avoir permis, à Birame ould Dah ould Abeïd, de s’exprimer librement sur la chaîne de télévision publique du pays des hommes intègres. Ould Abdel Aziz aurait, même, téléphoné au président burkinabé pour lui exprimer son mécontentement d’avoir vu «un bandit et à un criminel » le critiquer, sur la TV officielle nationale du Burkina. Jusqu’à demander des explications à son collègue Kaboré ! Le président burkinabé lui aurait rétorqué qu’il a été, lui, porté au pouvoir après une révolution et que la Constitution ne lui permet de restreindre ni la liberté de s’exprimer ni celle de circuler. Et que ce sont les services des frontières qui régulent les entrées et les sorties dans son pays. Quant aux media publics et privés, a-t-il ajouté, la Constitution garantit, clairement leur liberté. Les explications de Marc Kaboré ne semblent pas avoir convaincu Mohamed ould Abdel Aziz, resté catégorique, refusant de comprendre la facilité avec laquelle Birame ould Dah s’est fait inviter sur la première chaîne publique nationale. Réagissant à cette insistance, le président du Burkina a rappelé, à son homologue mauritanien, que le Département d'Etat américain a reçu le président de l’IRA, tandis que le secrétaire général des Nations unies lui décernait , avec tambours et trompettes, de hautes distinctions, dans la plus grande solennité. Tous les ambassadeurs occidentaux accrédités à Nouakchott rendent visite, régulièrement, à Birame chez lui et ne s’en cachent pas, tout comme les missions officielles de leur gouvernement de passage en Mauritanie. « A notre connaissance », a conclu Marc Kaboré, «la Mauritanie n’a jamais interpellé aucun de ces responsables à ce sujet, j’avoue ne pas comprendre cette différenciation ».
Le Calame