
C’est sur l’un des sites stratégiques les plus emblématiques de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) que s’est ouverte ce mardi une importante rencontre régionale placée sous le thème : « Bassin du fleuve Sénégal : espace d’opportunité pour la résilience climatique, l’emploi et l’innovation ». Organisée conjointement par l’OMVS et le Pôle mondial d’innovation de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), cette rencontre réunit pendant deux jours des décideurs, des experts, des institutions partenaires, des journalistes et des représentants de la société civile des quatre pays membres de l’OMVS : la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.
Présidée par le Haut-commissaire de l’OMVS, M. Mohamed Abdel Vetah, en présence du Gouverneur de Saint-Louis, M. Al Hassan Sall, du Chef du Pôle mondial d’innovation de la CCNUCC, M. Massamba Thioye, ainsi que des Directeurs généraux de la SOGED et de la SONADER, cette rencontre constitue une étape cruciale vers l’élaboration de la Vision OMVS 2050.
Dès l’ouverture, l’accent a été mis sur l’urgence d’une coopération renforcée face aux défis conjugués du changement climatique, de l’emploi des jeunes, et de la transition énergétique dans la région. Le Haut-commissaire a rappelé l’engagement des États membres à faire du bassin un espace de paix, de durabilité et de prospérité partagée.
La première session de l’atelier, consacrée à la résilience climatique et à la prévention des inondations, a ouvert le bal des échanges, suivie par deux panels sur les solutions technologiques et sociales innovantes, et sur les mécanismes de financement climatique et la coopération régionale.
Demain, les travaux se poursuivront avec des discussions autour de projets pilotes et de l’implication des jeunes et des femmes dans la gouvernance du climat.
Un cadre de coopération pour des résultats concrets
L’atelier de Diama s’inscrit dans la continuité des précédents rendez-vous de Mamou (Guinée) et Kayes (Mali), illustrant la dynamique d’une OMVS en mouvement, soucieuse d’impliquer l’ensemble des parties prenantes dans la définition de son avenir.
Le site de Diama, qui abrite l’un des principaux barrages de l’organisation, est aussi un symbole des réalisations de l’OMVS dans plusieurs secteurs clefs :
- Énergie : avec une capacité de production interconnectée de près de 1800 MW répartie entre les pays membres, l’OMVS contribue à la sécurité énergétique et à l’intégration régionale.
- Environnement : par la veille environnementale, la conservation des écosystèmes et la gestion des nappes phréatiques.
- Eau potable : grâce à la sécurisation de l’approvisionnement dans les grands centres urbains comme Dakar, Nouakchott, Saint-Louis, Kayes ou Rosso.
- Agriculture irriguée : levier essentiel du développement du bassin, avec 120 000 ha en exploitation et la promotion de cultures de contre-saison et d’exportation.
- Navigation fluviale : facilitée par l’écluse de Diama et le programme intégré de transport multimodal.
Un modèle de coopération Sud-Sud cité en exemple
Depuis sa création, l’OMVS est citée comme un exemple mondial de coopération Sud-Sud réussie. Son modèle de gouvernance unique, basé sur l’équité entre les États riverains et sur la gestion concertée de ressources partagées, inspire bien au-delà de l’Afrique de l’Ouest.
À travers la Vision OMVS 2050, l’organisation entend consolider ses acquis et préparer l’avenir avec ambition : faire du bassin du fleuve Sénégal un espace intégré, résilient et prospère, au bénéfice des générations présentes et futures.