
La ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mme Messaouda Bahham Mohamed Laghdaf, a officiellement lancé, mardi à Nouakchott, un ambitieux projet visant à renforcer la résilience des communautés agricoles et pastorales face au changement climatique dans le sud-est mauritanien. Ce projet est mis en œuvre en partenariat stratégique avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).
Un projet structurant pour les régions vulnérables
Intitulé « Renforcer la résilience des producteurs agricoles et pastoraux à travers la gestion optimale des bassins affluents et le développement de chaînes de valeur positives vis-à-vis de l’environnement dans le sud-est de la Mauritanie », l'initiative cible spécifiquement les wilayas du Tagant, du Hodh El Gharbi, de l’Assaba et du Guidimakha.
Ses objectifs clés sont :
1-Améliorer la gestion des ressources naturelles (eau, sols, pâturages) ;
2-Promouvoir l'adoption de pratiques agricoles durables adaptées aux défis climatiques ;
3-Développer des chaînes de valeur "vertes" pour dynamiser l'économie locale tout en préservant l'environnement.
Alignement sur la Vision Présidentielle et Soutien International
Inaugurant l'atelier de lancement, la ministre Laghdaf a souligné que ce projet « s’inscrit dans la lignée des directives du Président de la République, Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani, dans le cadre de son programme national 'Mon Ambition pour la Patrie' ». Elle a rappelé que ce programme priorise la protection de l’environnement, le développement de l’économie verte et la préservation des ressources naturelles.
Ce projet est le fruit d'une collaboration réussie : soumis conjointement par le gouvernement mauritanien et la FAO au Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM), il a été approuvé et financé via le Fonds pour les Pays les Moins Avancés (FPMA). Sa mise en œuvre s'étalera sur quatre ans (2025-2028). La supervision technique est assurée par la Direction de la Protection des Espèces et de la Restauration des Sols du ministère, tandis que la FAO agit en tant qu'organe de mise en œuvre.
Focus sur la Participation et les Populations Vulnérables
M. El Hassen Maouloud, directeur national du projet, a détaillé ses composantes principales lors de l'atelier. Celles-ci mettent particulièrement l'accent sur :
-La gestion participative des ressources, impliquant activement les communautés locales ;
-L'autonomisation des groupes vulnérables, notamment les femmes, actrices clés de la production agricole et de la gestion des ressources familiales ;
-Le renforcement des capacités locales pour une adaptation pérenne aux chocs climatiques.
M. Moussa Maouloud, chargé de programme à la FAO Mauritanie, a quant à lui insisté sur le ciblage des zones aux écosystèmes fragiles, confrontées à des pressions environnementales croissantes. Il a rappelé que les populations de ces régions dépendent essentiellement de l’agriculture pluviale et de l’élevage comme moyens de subsistance, les rendant très exposées aux aléas climatiques. Ce projet est donc présenté comme une réponse concrète à leurs besoins urgents.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence d’un parterre d’acteurs clés, témoignant de l'importance accordée à ce projet, notamment : le conseiller technique chargé des affaires juridiques au ministère (secrétaire général par intérim) ; le directeur du Bureau national de l’Union mondiale pour la nature (UICN) ; plusieurs maires des municipalités rurales concernées par le projet ; des représentants des agences de coopération bilatérale ; et le personnel technique du ministère de l’Environnement et du Développement durable.
Ce lancement marque une étape cruciale dans les efforts de la Mauritanie pour bâtir une résilience climatique solide dans ses zones rurales les plus sensibles, en harmonie avec ses engagements nationaux et internationaux en faveur du développement durable.