
La ministre mauritanienne du Commerce et du Tourisme, Mme Zeinabou Ahmednah, a représenté la Mauritanie au 11ᵉ sommet commercial sino-arabe, tenu cette semaine en Chine. En marge de cet événement stratégique, elle a mené des discussions clés avec des responsables chinois, dont M. Ren Hong, président du Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT), et le gouverneur de la province de Hainan. Ces échanges visent à consolider les relations économiques bilatérales et à positionner la Mauritanie comme un hub d’investissement attractif.
Stabilité politique et opportunités sectorielles : les atouts mauritaniens mis en avant
Lors de ces rencontres, Mme Ahmednah a souligné que la stabilité politique et l’ancrage démocratique de la Mauritanie en font une destination de choix pour les investisseurs étrangers. « Notre pays offre un environnement sécurisé et des avantages compétitifs, notamment dans des secteurs porteurs comme l’agriculture, l’élevage, le gaz et le tourisme », a-t-elle déclaré. La ministre a détaillé les incitations fiscales, les facilités administratives et les infrastructures en développement destinées à séduire les entreprises chinoises.
De l’exportation à la production locale : un appel stratégique aux investisseurs chinois
Insistant sur une collaboration gagnant-gagnant, Zeinabou Ahmednah a invité les groupes chinois à dépasser le cadre traditionnel des exportations pour s’implanter localement. « Nous encourageons les entreprises à investir dans des unités de production en Mauritanie, créatrices d’emplois et de valeur ajoutée », a-t-elle expliqué. Cette approche s’inscrit dans la vision des autorités visant à transformer les ressources nationales – notamment gazières, avec les récentes découvertes offshore – en leviers de croissance durable.
Le volet touristique a également été mis en exergue, avec un plaidoyer pour des partenariats dans l’hôtellerie, l’écotourisme et les infrastructures d’accueil. La ministre a rappelé le potentiel inexploité des sites culturels mauritaniens, tels que les anciens ksour de Chinguetti ou le parc national du Banc d’Arguin. Par ailleurs, le secteur agro-pastoral, pilier de l’économie, offre des perspectives dans la transformation des produits locaux (dattes, poisson, viande) pour les marchés régionaux et internationaux.
Les discussions avec le gouverneur de Hainan, province chinoise spécialisée dans les zones économiques spéciales, ont porté sur des modèles de coopération adaptés aux réalités mauritaniennes. De son côté, M. Ren Hong a exprimé l’intérêt du CCPIT pour l’exploration de nouveaux marchés en Afrique de l’Ouest, saluant les réformes économiques engagées par Nouakchott. Des délégations d’entrepreneurs chinois devraient se rendre prochainement en Mauritanie pour évaluer des projets concrets.
Une diplomatie économique au service du développement
Ces rencontres s’inscrivent dans la lignée de la stratégie mauritanienne de diversification des partenariats et de mobilisation des investissements directs étrangers. En capitalisant sur sa stabilité institutionnelle et ses ressources stratégiques, le pays espère tirer profit de l’initiative chinoise « Ceinture et Route » pour accélérer son industrialisation. Pour Mme Ahmednah, ce sommet sino-arabe marque une étape clé vers « une Mauritanie résiliente, intégrée dans les chaînes de valeur globales ».
Le succès de ces négociations dépendra désormais de la rapidité à matérialiser les intentions exprimées. Les équipes techniques des deux pays planchent sur des accords sectoriels, tandis que les investisseurs chinois sont invités à participer aux prochains forums économiques organisés à Nouakchott. Un signal fort envoyé pour transformer l’essai en projets structurants.