
Le dossier complexe de la liquidation des biens de Cheikh Ridha Mohamed Naji Saïdi, homme d’affaires mauritanien, et de son bureau commercial, connaît un nouveau développement. le juge chargé de la procédure a ordonné le versement de 1,52 milliard de MRO (anciens ouguiyas) aux créanciers, une somme représentant 3,664 % du total des dettes. Cette décision marque une étape clé dans une affaire suivie de près par les milieux économiques et juridiques du pays.
Une répartition équitable, mais symbolique
Selon l’ordonnance judiciaire, le montant sera réparti à parts égales entre les créanciers, chacun percevant ainsi 3,664 % du total de sa créance reconnue. Si cette proportion semble modeste, elle reflète les limites des fonds disponibles dans le cadre d’une procédure de liquidation souvent marquée par des recouvrements partiels.
Cet épilogue intervient après la réception de trois tranches d’une prime validée par le conseil d’administration de la Société mauritano-saoudienne des phosphates (SMSP) dont Cheikh Ridha est l’un des principaux actionnaires. La S MSP est liée à un contrat de sous-traitance avec la société indienne Atlantic Minerals. Et conformément à la décision du juge, 45 % de ces versements ont été transférés sur les comptes dédiés à la liquidation, alimentant progressivement l’enveloppe destinée aux créanciers.
Des actifs immobilisés pour garantir le remboursement
Le juge a rappelé que 45 % des actions de la SMSP, détenues par Cheikh Ridha, ont été intégrées à la liquidation dès l’ouverture de la procédure en 2020, en application du jugement n°16/2020. Cette mesure, destinée à sécuriser le processus, restera effective jusqu’au « remboursement intégral des dettes reconnues », a-t-il souligné.
À ce jour, le solde du compte de liquidation, alimenté par les revenus issus du contrat avec Atlantic Minerals, dépasse 1,6 milliard de MRO. Toutefois, ce montant sera débuté des frais de liquidation, incluant : les honoraires des avocats, les droits des huissiers de justice, le loyer et l’aménagement du siège de l’organe de liquidation, et les coûts de publication légale, entre autres.
Un processus encore long pour les créanciers
Si cette avancée offre un semblant de soulagement aux créanciers, ceux-ci devront patienter avant de récupérer l’intégralité de leurs fonds. La procédure, déclenchée en 2020, pourrait se prolonger tant que les dettes validées par le juge délégué ne seront pas apurées.
Par ailleurs, la transparence autour de l’utilisation des 45 % des actions de la SMSP et des futures recettes issues du contrat avec Atlantic Minerals reste un enjeu crucial. Les créanciers et observateurs appellent à une gestion rigoureuse pour éviter toute dilution des actifs disponibles.
En attendant, les créanciers de Cheikh Ridha gardent les yeux rivés sur les prochaines décisions du tribunal, espérant que les futures tranches de la prime ou la vente des actifs immobilisés accéléreront leur indemnisation.