Sommet africain sur l’énergie/Tanzanie : Le Président Mohamed Cheikh El Ghazouani appelle à surmonter « l’énorme gap énergétique pour un développement durable du continent » | Mauriweb

Sommet africain sur l’énergie/Tanzanie : Le Président Mohamed Cheikh El Ghazouani appelle à surmonter « l’énorme gap énergétique pour un développement durable du continent »

jeu, 30/01/2025 - 10:21

Le Président de la République et Président en exercice de l'Union Africaine, Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani, a réaffirmé, lors de son intervention à l'ouverture du Sommet africain sur l'énergie, mardi dernier à Dar es Salaam (République-Unie de Tanzanie), l'engagement de l'Union Africaine à mobiliser tous les efforts nécessaires pour relever les défis énergétiques du continent.

Dans son discours, il a mis en avant l'importance de l'initiative « Mission 300 », lancée par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Ce programme ambitieux vise à assurer l'accès à l'électricité à 300 millions d'Africains, répondant ainsi à une demande énergétique croissante. Selon lui, cette initiative constitue un levier essentiel pour accélérer l'électrification en Afrique subsaharienne, stimuler la croissance économique et générer de nombreuses opportunités d'emplois.

Le Président Mohamed Cheikh El Ghazouani a souligné que le développement industriel, la croissance économique, la lutte contre la pauvreté et la faim ainsi que la préservation de l'environnement restent inaccessibles tant que l'Afrique ne parviendra pas à combler son déficit énergétique. Il a appelé à une coopération renforcée entre les États africains, les institutions financières internationales et les partenaires techniques afin d'investir dans des solutions énergétiques durables et inclusives.

Voici le texte intégral du Président de la République, Président en exercice de l’Union africaine :

«Excellence Mme Samia Suluhu, Présidente de la République Unie de Tanzanie.

Leurs Excellences les chefs d’État et de gouvernement.

Mesdames et Messieurs les ministres.

Monsieur le Président du Groupe de la Banque mondiale.

Monsieur le président du Groupe de la Banque africaine de développement.

Messieurs les représentants des partenaires techniques et financiers.

Messieurs les représentants du secteur privé.

Mesdames et Messieurs.

J’ai le plaisir d’adresser à ma sœur, Son Excellence Mme Samia Suluhu, Présidente de la République Unie de Tanzanie, et à travers elle, au gouvernement et au peuple frère de Tanzanie, nos sincères remerciements pour l’accueil chaleureux et la grande attention qui nous ont été réservés, ainsi qu’à la délégation qui nous accompagne. Je tiens à la remercier aussi d’avoir accueilli ce Sommet Africain de l’Energie (Mission 300), organisé par l’Union Africaine, la République Unie de Tanzanie, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement (BAD).

Dans le même temps, je voudrais remercier nos partenaires de développement, le groupe de la Banque mondiale et le groupe de la Banque africaine de développement, d’avoir uni leurs forces dans un partenariat ambitieux visant à fournir à 300 millions de citoyens de l’Afrique subsaharienne un accès à une électricité propre, abordable et durable.

Excellences, Mesdames et Messieurs

L’énergie, en général, et l’électricité, en particulier, est l’un des piliers du développement et de l’amélioration des conditions de vie des populations. La disponibilité d’une électricité propre, suffisante et abordable a un impact positif sur divers aspects des objectifs de développement durable (ODD).

Notre continent ne parviendra pas au développement industriel, à la croissance économique, à la victoire sur la pauvreté et la faim et à l’élimination des graves problèmes environnementaux si nous ne surmontons pas notre énorme gap énergétique. Aujourd’hui, près de 600 millions de citoyens africains n’ont pas accès à l’électricité et vivent à la lueur des bougies et des lampes à pétrole, comme si la révolution industrielle n’avait pas encore eu lieu dans ce coin du monde.

L’Union africaine est bien consciente que l’accès à l’électricité et la sécurité énergétique globale constituent un pilier essentiel de tous les efforts de développement et que ces deux éléments jouent un rôle pivot et transformateur dans l’éradication de la pauvreté, la promotion de l’industrialisation et du développement économique, la création d’emplois et l’amélioration des services sociaux afin de favoriser des moyens de subsistance décents sur le continent.

L’Union africaine (UA), dans le cadre de l’Agenda 2063, a défini une vision commune pour réduire le déficit énergétique du continent et promouvoir l’intégration régionale en ce domaine vital. Dans ce contexte, elle a lancé plusieurs initiatives pionnières telles que le marché unique africain de l’électricité (AFSEM), le plan directeur du système électrique continental (CMP) et le programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), et a continué à mobiliser des financements et à diversifier les partenariats. Afin de garantir que tous les Africains aient accès à une énergie propre, sûre, abordable et sécurisée.

C’est dans le cadre de cet objectif africain commun que la Mission 300 de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, qui vise à garantir l’accès à l’électricité à 300 millions de personnes en Afrique subsaharienne, est si vitale.

Ce projet est une opportunité exceptionnelle en termes d’échelle et d’approche qui permettra d’accélérer, considérablement, le rythme de l’électrification en Afrique subsaharienne, en répondant à la demande croissante, en stimulant la croissance économique et en créant plus d’emplois.

Ce projet nécessite d’énormes investissements publics, privés et philanthropiques, ainsi qu’une étroite coordination entre les différentes parties concernées.

Avant tout, il requiert un engagement fort et inébranlable de la part de nos pays africains à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour créer un climat d’investissement attractif et stable et à prendre les mesures nécessaires pour assurer la viabilité financière des compagnies d’électricité.

Avant tout, cet engagement ferme doit se traduire par la préparation et la mise en œuvre d’engagements au niveau national qui fixent des objectifs mesurables pour le développement et la promotion de l’intégration régionale dans la production d’électricité, en accordant une attention particulière au dernier kilomètre, et la promotion du rôle de l’investissement privé et de sa participation à la création de nouvelles solutions énergétiques.

Dans ce contexte, je salue la signature par 14 pays africains de leurs engagements nationaux pour la modernisation et le développement de l’électricité, et j’appelle tous les autres pays à accélérer le processus de préparation et de signature de leurs engagements nationaux en matière d’énergie.

J’appelle également tous nos partenaires, des secteurs public, privé et philanthropique, à redoubler d’efforts pour mobiliser les ressources nécessaires et contribuer efficacement à la mise en œuvre de ce projet vital et ambitieux.

Tout en réitérant l’engagement de l’Union africaine à tout mettre en œuvre pour relever les défis énergétiques de l’Afrique, je vous souhaite beaucoup de succès dans votre travail.

Je vous remercie et que la paix soit avec vous. »

Ce sommet de haut niveau, sous le thème “Éclairer l’Afrique : la force de transition de la Mission 300”, constitue une plateforme stratégique pour discuter des défis et opportunités liés à l'énergie en Afrique, et met en lumière la nécessité d'une transition énergétique équitable pour un développement durable du continent.