À l’issue du 75ème sommet de l’OTAN, tenu à Washington entre le 10 et le 11 juillet courant, le Secrétaire Général Jens Stoltenberg a tenu une conférence de presse pour faire le point sur les décisions prises et les actions futures. Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a informé les Alliés de la situation actuelle sur le champ de bataille et des besoins urgents de l'Ukraine. Depuis le début de l'invasion à grande échelle par la Russie, les Alliés de l'OTAN ont fourni un soutien sans précédent à l'Ukraine, incluant des dizaines de milliards d'euros en aide militaire.
Cet hiver et ce printemps ont été particulièrement difficiles pour l'Ukraine, et des lacunes ainsi que des retards dans la fourniture du soutien militaire ont eu des conséquences concrètes sur le terrain. Malgré cela, les Ukrainiens ont fait preuve d'un courage et d'une ténacité remarquables. Jens Stoltenberg a souligné que l'OTAN ne permettra plus que de telles lacunes se reproduisent.
À ce sommet, un tournant a été marqué avec la mise en place d’une nouvelle stratégie pour que l'Ukraine l'emporte. Les Alliés ont convenu de lancer une Assistance Sécuritaire et une Formation de l'OTAN pour l'Ukraine, avec un commandement en Allemagne, des centres logistiques dans la partie orientale de l'Alliance, et environ 700 personnels. L'OTAN coordonnera la formation des forces ukrainiennes dans des installations situées dans les pays Alliés, planifiera et coordonnera la fourniture de dons, gérera le transfert et la réparation de matériel, et soutiendra le développement à long terme des forces ukrainiennes.
En outre, les Alliés ont décidé d'un engagement financier majeur envers l'Ukraine, avec un montant minimal de 40 milliards d'euros au cours de l'année prochaine. Cet engagement vise à assurer un soutien durable pour que l'Ukraine puisse l'emporter. Ce niveau de soutien sera réévalué lors des prochains sommets pour s'assurer qu'il continue de répondre aux besoins de l'Ukraine. Les pays européens égalent le soutien global des États-Unis à l'Ukraine, ce qui permet un partage plus équitable de la charge du soutien militaire.
Des annonces supplémentaires d'aide militaire immédiate ont été faites, y compris des systèmes de défense aérienne critiques. Plus de vingt Alliés ont signé des accords bilatéraux de sécurité avec l'Ukraine. Des mesures supplémentaires ont été prises pour renforcer l'interopérabilité de l'Ukraine avec l'OTAN, soutenir l'industrie de défense ukrainienne, et améliorer la coopération en matière d'innovation. Un Centre conjoint d'analyse, de formation et d'éducation OTAN-Ukraine sera établi en Pologne.
Tous ces soutiens visent à renforcer la capacité de défense de l'Ukraine et à établir les bases pour son adhésion à l'OTAN. Les Alliés ont convenu que, à mesure que l'Ukraine continue de mener les réformes nécessaires, ils la soutiendront sur le chemin irréversible de l'adhésion.
Jens Stoltenberg a également abordé la situation avec les partenaires indo-pacifiques. Il a souligné que la Chine est devenue un soutien décisif de la guerre de la Russie contre l'Ukraine, notamment par le transfert de matériaux à double usage comme des composants d'armes. Il a été convenu que la Chine ne pouvait continuer à alimenter le plus grand conflit militaire en Europe sans que cela n'affecte ses propres intérêts et sa réputation.
D'autres États autoritaires comme l'Iran et la Corée du Nord soutiennent également la guerre de la Russie avec des drones et des munitions. Cela rend encore plus crucial le travail étroit avec les partenaires indo-pacifiques. De nouveaux projets de coopération ont été lancés dans les domaines de la désinformation, de la cybersécurité, et de l'intelligence artificielle, ainsi que le soutien à l'Ukraine.
Jens Stoltenberg a conclu en rappelant que ce qui se passe en Europe a des répercussions en Asie, et inversement. Dans un monde de plus en plus dangereux, il est essentiel de se tenir ensemble pour défendre nos intérêts sécuritaires partagés et nos valeurs communes.
De notre envoyé spécial Moussa Samba Sy