Après une année de guerre au Soudan qui a défait plus de 15000 morts, qui obligé environ 1,8 million de personnes à quitter le pays et provoqué au moins 6,7 millions de déplacés internes ; le monde a décidé en fin de se mobiliser pour arrêter ce conflit meurtrier.
Alors que 25 millions de personnes, soit la moitié de la population du pays, ont besoin d'aide, Jean Stowell, chef de mission de Médecins sans frontières au Soudan, dénonce pour sa part "un vide humanitaire extrêmement inquiétant".
Près de 60 États étaient représentés ainsi que les organisations régionales, les Nations unies et la communauté humanitaire. Ont finalement été réunis plus de 2 milliards d’euros de promesses, soit la moitié des 4 milliards nécessaires demandés par l'ONU.
Le montant a été annoncé par Emmanuel Macron, qui est venu clôturer l’événement dans la capitale. Selon le président français, « ce soutien va permettre de répondre aux besoins les plus urgents ». Coordination des efforts de médiation, cessez-le-feu et accès humanitaires sont les priorités avancées.
Dans leur déclaration finale, les participants demandent aux acteurs étrangers de cesser d’apporter un soutien armé ou du matériel aux deux camps ennemis. Personne n’est nommé, mais plusieurs rapports ont pointé le rôle des Émirats arabes unis, de l’Égypte, du maréchal Haftar en Libye ou encore la complaisance du Tchad pour le transit des armes, ce que Ndjamena a toujours nié.
Si les participants ont salué la mobilisation, les divergences de points de vue et d’intérêts se sont cependant fait entendre lundi après-midi, laissant paraître, en creux, les intérêts des différentes parties. Les participants se sont néanmoins accordés sur un message aux belligérants : ils leur ont demandé à nouveau de respecter le droit international, de ne pas entraver le déploiement de l’aide et de cesser immédiatement les hostilités.
Durant la journée, plusieurs ministres ont demandé à ce que le monde n’oublie pas cette crise. La cheffe de la diplomatie allemande a dit que le monde avait « les yeux rivés sur le Proche-Orient », provoquant le « sentiment d’abandon » des Soudanais.
À l'occasion de cette journée, le secrétaire général de l’ONU a aussi donné de la voix. Antonio Gutteres a estimé qu’il s’agissait d’une « guerre contre le peuple soudanais » dont « les attaques indiscriminées pourraient constituer des crimes de guerre et contre l'humanité ».
Source : RFI