Le Rénovateur Quotidien - Il y a dans la vie d’une Nation des décisions funestes qui laissent à jamais des stigmates dans les annales de l’histoire et par lesquelles l’avenir de bien de générations sera sacrifié à l’autel de l’incompétence et de l’obsession aveugle.
Quand on touche à un quelconque secteur vital, c’est la Mauritanie qui est mise à l’épreuve. Et si c’est l’éducation référentiel de notre dignité, la responsabilité est encore plus lourde. Il est de notoriété publique que les promoteurs des actions engageant l’avenir du pays n’accordent guère de temps de réflexion à leur projet moins encore à la portée de leurs actes pour songer à en mesurer les conséquences.
La Mauritanie d’aujourd’hui plus que celle d’hier reste victime des mauvais choix politiques et des lobbies inamovibles qui président à sa destinée.
Avec la complaisance opportuniste de son élite prête à sacrifier la Mauritanie pour ses intérêts mesquins, aucune décision aussi pénalisante soit elle ne résiste à la tentation de plaire au chef qui se croit à son tour investi d’une mission prophétique d’apporter de la lumière au peuple. Il suffit d’une simple fabulation pour qu’une idée aussi insoutenable qu’elle puisse être, passe de l’imagination à l’improvisation avant de devenir une réalité. Peu importe ce qu’en pense le citoyen toujours prêt à avaler les couleuvres.
Cette obsession du « tout changement » y compris ce qu’il y a de meilleur, se transmet comme un virus d’un dirigeant à l’autre. Avec comme seul rêve de détruire ce que le précédent locataire du palais avait fait. Sans pouvoir apporter plus !
A défaut d’avoir une vision clairvoyante, il faut jouer au populisme, pour braquer les consciences le temps d’un mandat. L’homme de la situation et ses ouilles vont tenir le peuple en laisse avec un discours lénifiant à chaque fois que les promesses tardent à se réaliser. Le tintamarre du divertissement et de la démagogie occupent un programme théorique mille fois ressassé pour bourrer les cerveaux trop naïfs.
Cette stratégie de la duperie fétide héritée des régimes rompus aux micmacs des valets de la cour perdurera encore par la force d’un système verrouillé.
Il y a quelques années Aziz servait le peuple de son fameux discours messianique de héros de lutte contre les prévaricateurs avant de s’illustrer comme le grand robot du pillage éhonté des deniers publics. L’obsession de tout changer des symboles de la souveraineté n’aura apporté que misère, frustrations.
La destruction des écoles a été compensée au moins par des infrastructures scolaires en quantité même si le pauvre contribuable en a fait les frais. Oui des écoles et des équipements il y en a eu tout de même. Mais à quel prix?
Les œuvres du grand gourou d’une Mauritanie en marche auront laissé le trésor public exsangue. Laissant derrière lui mille questions aux réponses toujours en attente avant le procès non moins hypothétique.
Est-on sorti de la quadrature du cercle?
La succession au sommet est à peine entamée que le maître de la situation mit en orbite son chantier des réformes découlant de ses priorités, au premier rang duquel l’école Républicaine. Cette énième œuvre sisyphienne qui occupe la scène depuis l’arrivée de Mohamed Ould Ghazouani en 2019, traça les contours obtus du nouveau schéma de l’école mauritanienne dont les premiers sons de cloches sont timides malgré les coups de tambours exécutés par les maîtres de cérémonie d’un système mal -en- point.
Alors que la loi d’orientation est en phase d’adoption les prémices d’une année scolaire sereine ne pointent pas à l’horizon d’une réforme qui n’a pas tout l’air de démarrer sur des chapeaux de roue. L’improvisation et les timings politiques ont fini par l’emporter sur la volonté de refondation de l’école "Re(pliée)pucaine" sur des bases solides et pérennes.
Sachant la durée que prend le cycle d’une réforme scolaire et la mise en place des outils d’évaluation pour déterminer la réussite ou l’échec du processus, on mesure la complexité de cette aventure mais surtout l’ampleur des responsabilités engagées.
Finalement, de réformes en chantiers , de projets en projections, de nominations en désignations , le bateau de la gouvernance politique balbutiante à la recherche d’un capitaine mettra combien de temps à tanguer sur la haute mer d’incertitudes ?
CTD