Elle va. Elle trébuche et se blesse. Un piège fatal dressé par d'etranges et impitoyables chasseurs. Elle voit ses enfants arrachés les uns après les autres, enchaînés, fouettés et emportés vers une destination d'où ils ne reviennent jamais...
Ses blessures sont profondes et douloureuses.
Elle marche, mais de nouveau elle trébuche et tombe. Ses plaies s'ouvrent et saignent. Un autre piège satanesque à elle dressé par des prédateurs voraces et cruels. Elle est de nouveau meurtrie dans sa chair, humiliée, stigmatisée, spoliée, démembree.
Elle souffre, mais ne crie ni ne pleure. Elle marche, surmontant la douleur, méprisant la souffrance; elle saigne de mille blessures, mais son coeur est libre et pur. Elle souffre mais elle pardonne, même quand son sang vermeil coule encore de ses blessures. Elle pardonne, mais n'oublie pas. Ne capitule pas. Elle marche sans relâche vers de grandes espérances scintillant là-bas devant elle, au bout du chemin. Elle est mûe par la farouche certitude qu'elle réalisera un jour ses grands desseins, qu'elle atteindra son but, quelques soient les obstacles et les pièges jalonnant son chemin. Ses racines profondes la nourrissent d'une sève de premier choix. Tel le baobab ou le palmier. Sa cime caresse le ciel bleu et murmure aux oreilles des étoiles.
Elle marche. Elle va à la rencontre de son destin, son
magnifique destin qui l'appelle : Afrique ! Afrique !
Demain, ils se rejoindront et s'etreindront. Et tout l'univers entonnera un hymne aux notes graves et envoûtantes : "Gloire à Toi, Ô Afrique ! Gloire à Toi, grande, belle et victorieuse Afrique !"
Et dans les savanes et les forêts, les montagnes et les deserts, les villages et les cités, resonneront les balafons et tonneront les tamtam célébrant le mariage de la belle Afrique et de son magnifique destin. Et danseront toutes les créatures en hommage à l'Afrique, à la nouvelle l'Afrique, l'Afrique des Africains.
Zahra Abeïdi
A l'occasion de la journée mondiale de l'Afrique