Conférence économique africaine 2021 : « Financer le développement de l'Afrique post-Covid-19 » | Mauriweb

Conférence économique africaine 2021 : « Financer le développement de l'Afrique post-Covid-19 »

mer, 24/11/2021 - 12:11

Plusieurs chefs d'État africains, ministres, dirigeants du secteur privé, acteurs du développement, universitaires et chercheurs se réuniront du 2 au 4 décembre prochains sur l’île de Sal, au Cap-Vert, pour l’édition 2021 de la Conférence économique africaine.

Les nouveaux moyens de financement de la reprise post-Covid-19 et l'accélération du développement en Afrique seront au centre des nombreux échanges lors de cet événement économique phare.

Pendant trois jours, des dirigeants africains, des chefs de projets, des leaders dans les technologies de pointe et des économistes échangeront autour des options innovantes et durables pour financer le développement post-Covid-19 en Afrique. Ils réinvestiront les mécanismes de financement du développement, débattront de la réforme des systèmes financiers africains pour relever les défis du développement et détermineront si l'Afrique est au bord d'une nouvelle crise de la dette.

Des articles d’éminents chercheurs, sélectionnés dans le cadre d'un concours public, offriront des idées innovantes pour mobiliser les ressources nationales publiques et privées à l'ère de la révolution numérique, pour renforcer la position de l'Afrique dans le système financier international. Ils permettront également d’examiner le rôle des banques publiques de développement, d’explorer les solutions de finance durable, l'intégration régionale et le rôle du filet de sécurité financière mondial, ainsi que les options politiques pour gérer la volatilité des flux de capitaux, les réformes de la réglementation financière et le rôle des risques climatiques.

La crise liée à la pandémie de Covid-19 a exacerbé la pression et les défis de financement du développement en Afrique. Elle a rendu les finances publiques plus fragiles, la dette insoutenable et provoqué la baisse des investissements directs étrangers. Dans l’ensemble du continent, l’épidémie a fait basculer plus de 30 millions de personnes dans l'extrême pauvreté. Celles-ci vivent désormais avec moins de 1,90 dollar par jour. Pour contrer ces effets négatifs, les pays africains ont annoncé des plans de relance budgétaire, dont les coûts oscillent entre 0,02% et 10,4% de leur PIB. Bien que ces interventions soient vitales, les États africains ont besoin de financements supplémentaires importants pour répondre à ces besoins en 2022, qui dépassent le seuil critique de 15 % du PIB pour la plupart des pays.

L'accès aux marchés de capitaux internationaux - source croissante de financement par emprunt pour de nombreux pays africains - a diminué du fait que la perception des risques chez les investisseurs a augmenté. La fuite des capitaux en provenance d'Afrique, estimée à plus de 90 milliards de dollars depuis janvier 2020, et l'aversion au risque des investisseurs ont provoqué la volatilité des marchés. Le resserrement des conditions de financement à l’échelle mondiale rend plus coûteuse l'obtention du financement dont les États africains ont besoin pour se remettre de la pandémie et refinancer leur dette arrivant à échéance. Les sources intérieures de financement, telles que les recettes fiscales et non fiscales, qui étaient déjà modestes, devraient se contracter à mesure que le PIB baisse et que les exportations et importations diminuent. Le choc de l'offre et de la demande causé par la pandémie de Covid-19 a eu un impact direct sur les revenus de nombreux États africains en raison de la réduction des recettes d'exportation et de la baisse des recettes fiscales nationales.

 

Source BAD