Martyre du petit Smaël : les parents aux assises ce lundi | Mauriweb

Martyre du petit Smaël : les parents aux assises ce lundi

lun, 07/06/2021 - 11:00

Le procès pour "meurtre aggravé" des parents du petit Smaël, mort de faim et sous les coups en 2018 à l’âge de 13 mois, débute ce lundi à Reims devant la cour d’assises de la Marne. Ils encourent chacun jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.

Smaël avait été découvert en arrêt cardio-respiratoire dans un appartement de Reims en octobre 2018. Ses parents, un Français de 34 ans né en Mauritanie et une Ivoirienne de 22 ans sans titre de séjour, venaient d’appeler les secours. Mais malgré les tentatives de réanimation, le petit garçon était décédé quelques heures plus tard.

Constatant l’état de malnutrition et les multiples traces de violences sur le corps du garçonnet, les secours avaient immédiatement alerté la police. "Il était tuméfié de partout. Il a été battu, y compris avec des câbles électriques et a peut-être aussi subi des brûlures", avait déclaré à l’époque le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette. "Atteint du scorbut, le garçonnet ne pesait que six kilos et avait en guise de lit une paillasse sur laquelle on a retrouvé du sang", avait-il ajouté.

En garde à vue, le père avait nié avoir donné des coups mortels, affirmant que c’était la mère qui s’occupait de tout. Cette dernière a fini par admettre avoir porté a minima un certain nombre de coups dans une simple logique éducative.

"Vraies défaillances"

"Des dysfonctionnements et de vraies défaillances ont coûté la vie à cet enfant", dénonce Me  Laurence Micallef-Napoly, pour l’association L’Enfant Bleu-Enfance Maltraitée qui s’est portée partie civile, comme l’association Innocence en Danger. Selon elle, la mère, qui avait déjà un autre enfant, placé, "est totalement passée à travers les mailles du filet". Soulignant que deux mois avant son décès, Smaël avait été vu par un médecin sans qu’aucune alerte ne soit lancée, l’avocate pointe aussi un manque de formation des professionnels de santé à la détection de la maltraitance infantile, et veut rappeler que le "signalement est un devoir".

Les parents de Smaël encourent chacun jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu vendredi.

https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2021/06/07/martyre-du-pe...