Qu’est-ce qui vous a incité à créer l’APTOM? En quoi était-il si urgent de fonder une telle association?
Abdoulaye Soumaré (A.S) : L’APTOM est une organisation mise sur pied par un groupe d’amis actifs au Banc d’Arguin en vue de contribuer à la préservation des tortues marines. Elle a été créée en 2010.
Vu l’intensité d’échouage de tortues marines en partie sur le littoral mauritanien il nous paraissait urgent de créer une association enfin de sensibiliser les pouvoirs publics et l’opinion publique sur le danger qui pèse les tortues et qui le menace jusque dans leur existence. On retrouve trop de tortues marines mortes sur le littoral. Pour préserver cette espèce il faudra déterminer les raisons de leur fort taux de mortalité, l’objectif étant d’attaquer le mal à la racine. Cela n’est pas une mince affaire. Mais l’APTOM n’entend pas baisser les bras dans la mesure où elle est convaincue que les pouvoirs publics ainsi toutes les bonnes volontés vont contribuer à la préservation des tortues marines.
Quel est le bilan de l’association 11 ans après création ?
A.S : Nous disons que le bilan pendant ces 11 ans d’APTOM est un bilan positif et certains de nos objectifs ont pu être atteint bien que beaucoup de choses restent à faire. Cela dit nous avons pu sensibiliser un grand nombre de pêcheurs et les former sur la protection de ces espèces ; mettre en place une base de données de ces 11 ans de travaille qui au début n'a pas été facile ; former des jeunes braconniers (qui sont aujourd'hui membre actif d'APTOM) sur l'importance de protéger ces espèces ; répertorier certains site de ponte ; organiser des campagnes de nettoyage des plages censés être des sites de ponte.
A travers ces formations et campagne de sensibilisation, nous remarquons une participation active de certains pêcheurs à la protection de ces espèces à travers le signalement de certains échouages ou captures accidentels des tortues dans leurs filets afin de les libérer.
Pendant les périodes de reproduction, nous arrivons à protéger plusieurs sites de ponde en collaboration avec certaines populations des villages de pêcheurs.
Nous savons tous que protéger une espèce qui est depuis très longtemps ciblée par certains pêcheurs ou même prises accidentellement n'est pas une chose facile. C'est pour cela que nous demandons l'aide de tout un chacun, l'état, les personnes de bonne volonté, les bailleurs et autres de nous aider afin de mieux protéger ces espèces.
Propos recueillis pa Samba Camara