L'accident de Tintane: des blessés agonisants, un hôpital vide de son personnel | Mauriweb

L'accident de Tintane: des blessés agonisants, un hôpital vide de son personnel

dim, 27/12/2015 - 18:26

Les victimes de l’accident qui a coûté la vie, mardi 22 décembre, à Ahmed Ould Abdel Aziz, fils du président mauritanien, ont attendu près de deux heures d’horloge avant de bénéficier de premiers soins. Deux parmi elles ont fini par rendre l’âme dans un hôpital où la seule personne retrouvée sur place, un infirmier, paniquait.

Récit des premiers témoins, recueilli par le correspondant d'Alakhbar:
L’accident survient près du village de d’Akni Soultane, situé à 15Km de la ville de Tintane.

Des villageois entendent un éclatement d’un pneu de voiture. Le véhicule à moteur V8, qui transportait Ahmed Ould Abdel Aziz, Cheikh Omar Ndiaye, un journaliste au quotidien « L’Authentique » et d’autres passagers, vient de percuter un tas de pierres laissé à gauche de la chaussée depuis les deniers travaux de maintenance de la route reliant Tintane à Kiffa. Un pneu se détache et s’envole.

Les villageois installent les victimes à l’ombre d’un arbre. Elles sont encore vivantes.

L’évacuation vers l’hôpital de Tintane commence. Les villageois se débrouillent avec les moyens du bord. Ils débutent par les blessés graves. Ahmed Ould Abdel Aziz est évacué à bord d’une Mercedes 200, puis Cheikh Ndiaye à bord d’une autre Mercedes 200, ensuite deux autres blessés sur un bus et enfin le cinquième blessé à bord d’une Mercedes 190.

Trente minutes après, des gendarmes arrivent sur le lieu, à bord d’un véhicule de transport. L’évacuation était déjà finie.

Un peu plus tard, un véhicule de marque Toyota Hilux de la gendarmerie vient récupérer les premiers gendarmes qui étaient sur le lieu. Direction Tintane.

A l’hôpital de Tintane, un seul infirmier est retrouvé sur place. Il panique et s’interroge si les victimes faisaient partie d’une délégation présidentielle.

Après 45 minutes d’attente, deux médecins arrivent pour administrer les premiers soins. Trop tard ! Ahmed Ould Abdel Aziz et Cheikh Oumar Ndiaye n’étaient plus.

Deux heures plus tard, le directeur de l’hôpital d’Aïoun arrive en compagnie d’un chirurgien égyptien pour évacuer les victimes vers Aïoun.

Finalement ces victimes sont acheminées à l’hôpital de Kiffa puis, par avion, vers la capitale Nouakchott, sur décision du chef d’état major des armées de l’air.

Seul le chauffeur de la voiture accidentée est resté hospitalisé à Kiffa.
 

Alakhbar.info