Selon Financial Afrik, « la BEI avait suite à un article de Financial Afrik et selon un fac simulé publié dans la presse mauritanienne en août dernier exigé des clarifications sur la situation judiciaire de l’ADG de la SNIM ». Faut-il supposer que les autorités mauritaniennes ont répondu aux craintes de la BEI avant même un procès ou qu'un non-lieu après comparution devant un juge ait été prononcé?
La question mérite d’être posée d’autant que les précisions de nos confrères de Financial Afrik ne proviennent pas d’un communiqué de presse officielle de la Snim mais tout simplement « par des sources internes» explique le journal.
Financial Afrik indique que le « financement auprès de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) est bel et bien maintenu, se déroulant selon son timing normal ». Le journal revient par ailleurs sur la situation juridique de l’ADG de la Snim qui « n’a pas été placé sous contrôle judiciaire bien que cité dans le rapport de la Commission d’Enquête Parlementaire (CEP)… » et le journal de préciser que le « dossier se trouve en ce moment au niveau de l’enquête préliminaire (travail de la Police Judiciaire sous la supervision du parquet) ».
Or, malgré la transmission en août 2020 du dossier à la Justice (Parquet pour enquête préliminaire) la situation reste confuse sur la suite donnée aux accusations des parlementaires contre les principaux collaborateurs de l’ancien président. Le maintien de Ould Diaye dans l'équipe dirigeante est largement critiqué par l'opinion. Son nom est cité dans l’enquête de la CEP alors que tous savaient qu’il était un rouage privilégié en tant que ministre des finances et pendant plusieurs années dans le gouvernement Aziz. Fin août 2020 d’ailleurs l’ADG dont le passeport était saisi par la police dans le cadre de son enquête n’a pas pu voyager n’eut été une dérogation judiciaire après son passage devant la brigade de répression des crimes économiques et financiers.
Sur le plan de la gestion de l'entreprise, l’ADG de la Snim s'est illustré dès ses premiers mois par sa tentative de maquiller les résultats de la Snim. Nommé le 5 septembre 2019, Mokhtar Ould Diaye, a annoncé 4 mois après avoir réalisé 12 millions de tonnes de fer pour l’année 2019. L'homme s’est approprié les fruits d’une politique managériale et commerciale qui n'était pas la sienne mais bien celle de son prédécesseur, Hassena Ould Ely, nommé aux commandes de la Snim huit mois plus tôt. .
Toujours est-il que selon nos confrères de Financial Afrik citant « une source autorisée » à la Snim, celle-ci précise enfin «le financement du projet visant à accroître la capacité de production de minerai de fer de la SNIM par la Banque Européenne de d’Investissement (BEI) n’est pas suspendu et suit la procédure légale habituelle».
Mais tout cela reste évidemment officieux tant que la Snim n’aura pas clairement communiqué dessus. Pire encore, tant que la Justice n'aura pas démelé le dossier des "gabegistes de la décennie", pour séparer la graine de l'ivraie, les supputations continueront bon train.