Mines/Snim: Recel de bilan et amalgame ! | Mauriweb

Mines/Snim: Recel de bilan et amalgame !

mer, 03/06/2020 - 17:55

L’ADG de la Snim, Mokhtar Ould Diaye, n’y va pas de main morte pour maquiller les résultats de la Snim. Tout est fait pour s’approprier -il en pollue la toile-les fruits d’une politique managériale et commerciale qui n’est pas la sienne. Les observateurs avertis affirment qu’il fait courir aujourd’hui des risques de récession à l’entreprise en produisant plus d’hématite que permis (hématite un minerai rare et à haute teneur (65%) et en abaissant le niveau de terrassement marqueur essentiel du respect du plan d’exploitation de la mine.
Nommé le 5 septembre 2019, Mokhtar Ould Diaye, mène une campagne tous azimuts pour annoncer avoir réalisé 12 millions de tonnes de fer pour l’année 2019. L’objectif de l’ADG est de faire croire qu’il est l’artisan de cette production. Or, tout le monde le sait, Mohkar Ould Diaye, n’a fait que prendre le train en marche. Il a trouvé devant lui une politique commerciale adroite et assainie : des clients diversifiés, des procédures nombreuses et récemment mises en œuvre. Bref, il bénéficie de la stratégie de diversification des offtakers initiée par son prédécesseur, Hassena Ould Ely, qui est à l’origine d’une amélioration considérable  des finances de l’entreprise. Les directeurs de la SNIM disent que le challenge était de ramener la part de la chine à moins de 60% des exportations. On est aujourd’hui à 50% venant de 80%.
Durant la courte période de dix mois passés aux commandes de la Société, il faut bien reconnaître que, Hassena Ould Ely est parvenu, malgré des effectifs pléthoriques, une masse salariale sans équivalent dans toutes les mines d’Afrique et du Maghreb et des gaspillages énormes, à assainir les comptes de la SNIM.

Rendre à César ce qu’il lui appartient
A son arrivée en 2018, la situation de l’entreprise est difficile voire désespérée : retard considérable sur la maintenance, parc de véhicules et de moyens de manutention vétustes et  retard de maintenance, sans parler de l’usine Guelb 2. Et le défi pour redresser le « fleuron » du pays est immense pour le nouvel ADG. De novembre 2018 à septembre 2019, le bilan réalisé est tout simplement inédit dans l’histoire de la SNIM. L’entreprise, largement déficitaire au 31 décembre 2018, engrange un bénéfice de 85 milliards d’ouguiyas au 30 septembre 2019 et 105 milliards au 31/12/2019. Ces performances ne tombent pas du ciel, elles sont le résultat d’une stratégie commerciale intelligente, d’une maitrise des coûts de production et de la baraka qui a fait grimper les prix. Deux cent trente millions Usd placés sur les comptes de l’entreprise, le jour où Hassena Ould Ely est débarqué.

Le grand leurre
Dans cette communication Mokhtar Ould Diaye est rattrapé par ses mauvaises pratiques. En fait de production, il y a bien 12 millions de tonnes de produit mais dont 600.000 tonnes sont issus de la poubelle de minerai (XFA et XF) que la SNIM ne vendait plus depuis longtemps et disponibles dans les verses, ne nécessitant aucun effort de production. Monsieur l’ADG vous êtiez 600 000 tonnes en deçà du programme. Vos cadres disent que 450 000 tonnes de XFA et 150 000 tonnes de XF ne font pas partie du programme qui est bien de 12 millions de tonnes, votre prédécesseur a bien reconnu à demi-mot qu’il s’agit d’un produit exceptionnel. Pire encore, Mokhtar Ould Diaye, remet en cause, dès ses premiers jours, le plan de développement de la mine et met les bouchées doubles pour surexploiter les réserves d’hématite ; un minerai cher dont l’exploitation est peu couteuses mais dont les réserves ne sont pas énormes, moins de 200 millions de tonnes. Nous voilà dans le court terme le plus dévastateur ! La Mauritanie a besoin de la SNIM pour soutenir son développement et pour employer ses enfants. La vision est de long terme. 
Un ADG du sensationnel qui oublie que les contrats de ventes ont été signés par un autre que lui, que les moyens qui permettent à la SNIM de produire ont été remis en Etat ou achetés par un autre que lui.
Un ADG du blah blah qui affiche délirant un programme de 13,5 millions de tonnes alors qu’il n’arrivera pas à réaliser 12.

Monsieur l’ADG...
L’usine GuelB II, financée à hauteur de 900 millions Usd, produit, aujourd’hui, moins du quart de ses capacités, ce qui ne couvre pas ses charges. Elle doit être votre priorité car aux 900 millions de dollars qu’elle a coûtés pour sa réalisation, elle a aussi couté au moins 9OO autres millions en modifications et en rafistolages en tous genres. A ses montants astronomiques il faut ajouter les manques à gagner qui courent depuis 2012, au bas mot, plusieurs milliards de dollars aujourd’hui.

Les priorités
Améliorer l’enrichissement, préserver l’environnement, limiter les dégâts sur la santé des riverains telles sont les priorités et telles sont les raisons d’être de l’usine Guelb II. Faites en sorte qu’elle produise les 4 millions de tonnes prévues. Suivez les traces de votre prédécesseur, faites le sans orgueil et sans esprit de revanche. Les intérêts de la Mauritanie sont là. Ils ne sont pas dans les communications fallacieuses et erronées.  Si l’actuel ADG tire sur l’hématite parce que moins coûteuse à produire et se vend mieux et plus cher que la magnétite qui a besoin d’être enrichie il engagera le diagnostic vital pour l’entreprise qui pour le moment doit gérer avec parcimonie son hématite. Le président et le premier Ministre devront prendre la mesure de ce danger qui guette l’entreprise  et l’hématite ressemble à  la poule aux œufs d’or.  Cette réalité est connue des cadres de la SNIM qui savent que leur survie est tributaire d’une bonne gestion de l’hématite. 

Recommandation
Notre recommandation serait à l’effet de rejoindre Hassena Ould ELY quand il dit : « Pour que la SNIM joue son rôle de poumon économique du pays, sa gestion doit rester en dehors des contingences politiques et des clivages partisans ». Des gestionnaires aguerris existent, ils connaissent la SNIM et ils s’appellent Taleb Ould Abdi Vall, Kane Ousmane, Heyine ou encore Hassena Ould ELY. Ils sont capables de rester sourds aux appels des sirènes politiciennes.
Rappelons que les salariés de la SNIM auront perçus en 2019 si l’on prend en compte les 4 mois de salaires que le Conseil du 2 juin a accordé au moins l’équivalent de 23 mois de salaires en plus d’une augmentation collective de 10% sur les salaires en juillet 2019.
N'oublions pas les 30 000 euros accordés aux administrateurs et qui ne se justifient pas. Le pillage est toujours à l’œuvre, on cherche à le camoufler par une communication excessive.
Rappelons aussi que la SNIM a gagné l’arbitrage devant la Chambre de Commerce de Paris. Une Première et l’ADG n’y est pour rien, au moment où il est arrivé à la tête de la SNIM les plaidoiries étaient passées. On conjecturait ainsi une forte condamnation de la SNIM
Ould DJAY bénéficie aujourd’hui d’une conjoncture favorable liée à l’impact du COVID 19 au Brésil et en Australie. Que va-t-il faire à l’issue de ce sursis?

Il ne devrait en tout cas pas compter sur l'usurpation du bilan, encore moins sur son étoile...filante!
J.D