La Minusma et le Haut-commissariat aux réfugiés, le HCR, soutiennent le village de Koïgouma, dans le nord-ouest du Mali, dont une partie des habitants sont revenus de Mauritanie.
Koïgouma renaît doucement de ses cendres. En mai dernier, 2.089 personnes originaires de ce village du nord-ouest du Mali reprenaient la route depuis le camp de Mbera, en Mauritanie, pour retourner dans leur village natal.
Aujourd’hui, les tentes côtoient les maisons en cours de réparation, détruites lors des saisons des pluies successives. Un retour appuyé par le HCR, et la Minusma, explique Diallo Mbemba, chef du bureau du HCR à Tombouctou.
"Pour nous, le retour de 2.089 personnes est un retour massif. C’est pourquoi nous sommes en train de marquer le coup, pour que ce soit un signe fort pour ceux qui restent dans le camp."
Pour encourager le reste des habitants de Koïgouma, restés en Mauritanie, à revenir, le HCR et la Minusma ont construit une nouvelle école, fait don de tentes et de panneaux solaires ainsi que foré un puit dans le village. Une façon de faire revenir un semblant de représentation étatique dans la zone, tout en s’inscrivant dans la logique des accords de paix.
"Ces personnes qui sont revenues ont fait le choix de suivre l’accord dans une perspective de réconciliation. Aujourd’hui, nous espérons rester sur nos terres et ce à jamais. Après l’accord, l’opportunité a été donnée à la CMA (Coordination des mouvements de l'Azawad, ndlr) de créer une base dans le village, dans l’optique d’assurer la sécurité et la libre circulation des personnes dans la région", explique Ahmedou Ag Abdallah, chef de village.
Accord de paix et retour des déplacés
Le village de Koïgouma est en effet une base du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad, groupe politico-armé signataire des accords d’Alger en 2015.
Une coopération qui ne choque pour autant pas Riccardo Maïa, chef de la Minusma à Tombouctou, qui considère le chef de village comme un « partenaire fiable ».
"C’est exactement la mise en œuvre des accords de paix. La mise en œuvre de l’accord de paix cela se fait avec les groupes signataires. Et aujourd’hui nous sommes dans un territoire qui est contrôlé par un groupe signataire", déclare Riccardo Maïa, chef de la Minusma à Tombouctou.
Avec un retour des réfugiés et de la sécurité dans la zone, l’exemple de Koïgouma pourrait bien servir d’exemple et s’étendre à d’autres villages du nord et les groupes signataires, devenir des partenaires privilégiés d’un retour à l’ordre dans la zone.
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