Le président Aziz a quitté le pouvoir après une décennie noire au cours de laquelle la Mauritanie a connu les pires formes d’injustice, de corruption, de détournement de biens publics et de crimes économiques.
La dette publique a atteint le pic de 5 milliards de dollars, jamais atteint dans l’histoire du pays. Des entreprises publiques ( SONIMEX, ÉNER, ...) ont été mises en faillite à la suite d’un pillage organisé au profit des proches du président Aziz. La SONELEC, la SNDE, la SNIM, colonne vertébrale de l’économie nationale, sont au bord de la faillite , victime des mêmes prédateurs.
L’Etat lui-même a été soumis à un véritable processus d’expropriation systématique de son domaine immobilier à Nouakchott et à Nouadhibou en l’occurrence: école de police, stade olympique, écoles primaires, camps de la gendarmerie et de la fanfare, immeubles des blocs rouges , zone franche de Nouadhibou, etc...
La réalisation coûteuse de l’aéroport Oumoutounsi par une procédure illicite de troc a été l’occasion d’une gigantesque opération d’escroquerie à laquelle a été mêlé le marabout Cheikh Ridha , à l’origine de la ruine de plus de 9000 familles mauritaniennes dépossédées de leurs maisons et livrées à la misère et au dénuement total.
La décennie noire de Ould Abdel Aziz s’est caractérisée par la persécution sans répit de tous les opposants qui ont eu le courage de dénoncer les crimes économiques et la gabegie érigée en politique de l’Etat. Les sénateurs qui ont osé se lever contre le troisième mandat, les syndicalistes et les journalistes qui les ont soutenus ont été emprisonnés et harcelés sans relâche par la police politique. Contraints à l’exil, des artistes comme Awlad Leblad, des hommes d’affaires tels que Mohamed Ould Bouamatou, Mustapha Limam Chavii, Ahmed Baba Ould Ezizi et Mohamed Ould Debagh font l’objet d’une persécution acharnée.
Pour régler ses comptes personnels avec Mohamed Ould Bouamatou considéré comme son ennemi principal, juste le président Aziz n’a pas hésité à engager une équipe d’avocats français, grassement payée par l’Etat mauritanien et comprenant notamment Jemal M. Taleb et Jean-Louis Bruguière.
Par le truchement d’une procédure illégale et tout-à-fait opaque, ces avocats français continuent à être payés, aujourd’hui encore, tantôt par une entreprise publique tantôt par un ministère, dans le seul but d’assouvir la vengeance personnelle de Ould Abdel Aziz.
Engagés depuis des années par Ould Abdel Aziz pour traquer son ennemi juré , les avocats français ont essuyé de nombreux revers notamment de la part d’Interpol qui a jugé que les poursuites engagées contre Ould Bouamatou sont de nature purement politique. Tout se passe d’ailleurs comme si, pour ces avocats usant des vieilles méthodes de la Françafrique , l’essentiel n’est pas de gagner les procédures mais de continuer à engranger les honoraires au frais de la Mauritanie.
Il est temps, pour les Mauritaniens, de mettre fin à la dilapidation des deniers publics organisée par le président Aziz au cours de ces dix dernières années et qu’il tente de poursuivre, par personne interposée, après avoir quitté le pouvoir.
Le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani ne doit pas accepter d’être le continuateur de la politique de prédation et le dépositaire, malgré lui, des inimitiés personnelles et des rancœurs de Ould Abdel Aziz.
http://tawassoul.net/node/6748
(Traduction)