La première session parlementaire extraordinaire 2018-2019 a été ouverte jeudi à Nouakchott. La séance d’ouverture a été présidée par M. Cheikh Ould Baya, président de l’Assemblée nationale.
Cette session intervient en application des dispositions de l’article 42 (nouveau)de la Constitution qui consacre le principe de responsabilité du gouvernement devant le Parlement.
Dans son discours, prononcé à cette occasion, le Président de l’Assemblée nationale a souligné que la présente session intervient en application des dispositions de l’article 42 (nouveau) de la Constitution qui consacre le principe de responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale et qui constitue, en même temps, une véritable garantie de l’équilibre des pouvoirs.
Voici du président de l’Assemblée nationale dans son intégralité
"Messieurs les ministres ;
Collègues députés ;
Chers frères et sœurs ;
Nous voilà de nouveau réunis aujourd’hui, après de courtes vacances, à l’occasion de cette session parlementaire extraordinaire, la première du genre au cours de la présente législature. Votre présence à cette session intervient en application des dispositions de l’article 42 (nouveau) de la Constitution qui consacre le principe de responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale et qui constitue, en même temps, une véritable garantie de l’équilibre des pouvoirs.
Pendant la présente session, le Premier ministre présentera son programme devant notre chambre et engagera la responsabilité du gouvernement sur ce programme qui sera soumis – avec l’aide d’Allah – à l’examen, la discussion et au vote des députés.
Vous savez sans doute que cela représente une nouvelle pierre – combien importante – dans l’édifice de notre démocratie, qui requiert la conjugaison des efforts de tous et nous appelle à prendre en mains nos responsabilités, à nous attacher aux valeurs unificatrices tout comme nous devons nous départir de tout ce qui divise en transcendant nos égoïsmes sectaires et en mettant les intérêts supérieurs du pays au- dessus de toute autre considération.
Cela exige d’autre part, du pouvoir exécutif de prendre la mesure de l’importance de la mission du Parlement – non seulement en tant que pouvoir législatif, mais également en sa qualité d’institution de contrôle jouant le rôle de conseil, évaluant et orientant, au besoin, l’action gouvernementale en vue d’en déceler, éventuellement les insuffisances.
Aussi, il appartient aux pouvoirs exécutif et législatif de savoir que la relation entre ces deux organes doit être, - nonobstant le respect du principe de la séparation des pouvoirs - une relation de collaboration, de coordination et de complémentarité, non une relation de méfiance ou de subordination.
Collègues députés ;
Je suis confiant que les questions inscrites à l’ordre du jour sont, à elles seules, suffisantes pour mériter votre présence attentive, régulière et active à tous les travaux de notre auguste Assemblée.
J’espère que vos dernières vacances ont été pour vous l’occasion de prendre directement connaissance des préoccupations et aspirations de vos électeurs, ce qui ne manquera pas, sans doute, d’avoir des répercussions positives sur le travail de votre chambre et sur ses relations avec le pouvoir exécutif.
Messieurs les ministres ;
Collègues députés ;
Chers frères et sœurs ;
Ces derniers jours ont connu –Dieu soit loué – une pluviométrie abondante, ce qui augure d’un hivernage prometteur au niveau du secteur agro pastoral. Ces pluies ont malheureusement causé des pertes en vies humaines et décimé une partie du cheptel provoquant des dégâts matériels.
Nous présentons, ici, nos sincères condoléances aux proches des victimes et exprimons notre entière solidarité avec ceux qui ont enduré ces épreuves.
Nous sommes disposés à fournir le maximum d’efforts pour aider le gouvernement à réparer les pertes subies à cette occasion. Nous incitons le pouvoir exécutif à tirer les leçons consécutives aux conséquences qui ont endeuillé certaines de nos villes dans des périodes relativement rapprochées comme ce fut le cas à Atar, Tintane, M’Bout,Sélibabi et d’autres localités du pays.
Dans ce cadre, nous invitons le gouvernement à améliorer et moderniser les plans d’aménagement du territoire à travers des schémas directeurs qui prennent en considération l’itinéraire des cours d’eau et à prendre des mesures fermes en vue de maîtriser l’expansion des villes et d’éviter ce faisant, l’urbanisation dans des zones exposées aux inondations et protéger les cordons dunaires au niveau du littoral.
Il est à présent urgent de prendre les dispositions utiles dictées par les éventuelles retombées négatives provoquées par les changements climatiques qui préoccupent tous les Etats du monde et d’en prévoir les conséquences environnementales, économiques et sociales.
Notre devoir en tant qu’Etat est de mettre au premier rang de nos priorités toutes les mesures appropriées pour juguler les conséquences de ce phénomène particulièrement dans les régions où les experts de la météo prévoient des cyclones de forte intensité.
Cette situation appelle de notre part vigilance et nous invite à mettre en œuvre les plans de contingence nécessaires en nous dotant des moyens humains et logistiques pour prévoir les situations d’urgence et répartir, en conséquence, les secours dans les zones exposées aux inondations.
Enfin, et en application de l’article 53 de la Constitution et de l’article 55 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, ainsi que du décret dont lecture vient de vous être faite, je déclare ouverte la première session parlementaire extraordinaire 2018 – 2019.
Je vous remercie".
Ami