Depuis la désignation par le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, le 3 août 2019, d’un nouveau premier Ministre, en la personne de Ismaïl Ould Bedda Ould Cheikh, l’opinion scrute le communiqué devant rendre publique la liste de la future équipe gouvernementale.
L’opinion reste suspendue à l’annonce de la nouvelle équipe d’Ismael Ould Bedda Ould Cheikh Sidiya qui, officiellement a pris fonction à l’issue d’une passation organisée lundi 5 août avec son prédécesseur.
Malgré l’espoir suscité par les promesses de changement faites par le nouveau président –des changements que l’écrasante majorité espère radicaux tant dans le choix des hommes que dans le modus opérandi jusqu’ici suivi dans la gestion des affaires publiques- des craintes subsistent quant à la récupération éventuelle d’anciens ministres décriés qui refléterait encore la mainmise de l’ancien chef de l’Etat sur les affaires publiques malgré la légitimité électorale du nouveau président.
Pour certains donc, la formation du gouvernement sera un baromètre clair pour jauger de l’indépendance du nouveau président à gouverner de son propre chef et à mener une véritable politique de consensus comme il le portait lui-même en étendard pendant la campagne électorale. Les plus optimistes évoquent un nouveau gouvernement totalement rénové avec la prééminence de technocrates au niveau des principaux portes-feuilles. Cette première catégorie de mauritaniens explique le retard dans l’annonce du gouvernement dans le choix de sélectivité et de prudence extrême dans le choix des futurs membres du gouvernement.
«La déception n’est pas permise» s’accordent cette frange de mauritaniens pour qui la recherche « des hommes qu’il faut aux places qu’il faut » peut justifier un tel retard.
Une autre frange quoique très peu présente continue, elle, par contre, a assuré que rien n’a fondamentalement changé entre le régime antérieur et celui qui est aux commandes aujourd’hui. Pour elle, les deux régimes seraient les faces cachées d’une même monnaie. Cette opinion tend même à réduire le rôle du nouveau président à un «exécutant » d’une politique menée par télécommande par l’ancien chef de l’Etat et ses soutiens.