Enfin, le président en fin de mandat décide de se dévoiler la face et de porter dans son porte bagage, son candidat écran et le reste de son staff gouvernemental dans un avion.
Décidemment résolu à mener lui-même, au clair du jour, la campagne. Dans un pèlerinage vers l’Est de la Mauritanie, connu pour son lourd poids électoral, s’appuyant sur un prétexte crée de toutes pièces : "l’inauguration", un prétexte tenté de mépris à l’endroit de la population. Ce mépris qui est l’invariante de la relation entre le régime en fin de vie et le citoyen.
L’objectif n’était pas les installations d’eau potable à Kiffa ni l’hôpital de Néma, mais bel et bien l’invitation des populations des Hodh à mobiliser pour le candidat écran, sur lequel le président se s’arcboute pour se maintenir au pouvoir, pour continuer dans la corruption. C’est le même objectif dans toutes les visites.
Mais le paradoxe ne se limite pas ici.
En effet, dans quelle république démocratique, un candidat sans portefeuille officiel peut-il nommer un grand nombre de ministres, d’ambassadeurs et peut-être des officiers en fonction, dans sa campagne, sans que ces derniers ne démissionnent de leurs postes officiels, conformément à la loi, à l’esprit de la bonne gouvernance et les bonnes traditions politiques ?
Il parait que rien n’est sacré ni préservé dans ce pays confronté au tsunami de la phobie de céder le pouvoir du président en fin de mandat.
Avant même l’ouverture officielle de la campagne, les symptômes de cette phobie apparaissent de plus en plus et s’imprime dans tous les actes et les décisions …. Fuite en avant, démembrement politique, effondrement ralenti, malgré les tentatives du régime de paraitre uni à travers de misérables mises scène.
Quand le président se met au dessus de la république, de la démocratie et au dessus de tous ; méprise tout, on se rend compte de l’ampleur des difficultés auquel il est confronté par rapport à sa phobie de quitter le pouvoir, nourri par une mégalomanie caractéristique. Tout le monde se rappelle de ses déclarations sur la chaine France 24, quant il disait : "je ne suis pas fait pour échouer ni pour démissionner".
Mais il demeure chancelant comme celui qui veut s’adosser sur un brin de paille quoique fragile et faible, pour s’accrocher au pouvoir.
Après la paille du tripatouillage de la constitution et la suppression du sénat ; après la paille du dialogue avec l’opposition ; après la paille du piège de l’assemblée nationale, vient aujourd’hui celle du candidat écran et les voyages désespérés.
Derrière le paysage, autour du président en fin de règne, apparait des visages et des personnalités dans le décor politique, perplexe, triste et abasourdit…. Bref le reste de la majorité choqué, marginalisé, disloqué et souffrant d’hémorragie politique et populaire. Un reste de majorité affaibli, sans foi ni loi engouffré dans des guéguerres intestinales, dans des luttes de positionnement. Un reste de majorité clientéliste nullement animée par la reforme ni par la réussite.
Par Ould Bredelil
Direction Campagne SMOB