Des députés de la majorité se sont manifestés pour déclarer leur opposition à une initiative entreprise par d’autres parlementaires destinée à déverrouiller les articles limitant le nombre de mandats présidentiels afin de permettre au président O. Abdel Aziz de briguer un troisième mandat.
Un constitutionnaliste interrogé par Sahara Media a affirmé que la modification des articles limitant le nombre de mandat est tout simplement impossible, car la constitution, selon lui, stipule clairement que « le président de la république est rééligible une seule fois ».
Selon ce spécialiste toute tentative de modifier les articles 28 et 99 de la constitution requiert une opération extrêmement compliquée car exigeant plus de deux amendements séparés, ce qui est impossible à effectuer avant les prochaines élections présidentielles.
Les obstacles constitutionnels et juridiques et la crise politique et sociale dans le pays n’ont pas empêché certains députés de la majorité d’œuvrer à la présentation d’un projet de loi destiné à modifier la constitution en collectant la signature de parlementaires afin de modifier les articles 28 et 99 qui empêchent le président Mohamed O. Abdel Aziz de briguer un troisième mandat.
Des médias et des activistes des réseaux sociaux ont largement repris un document élaboré par ces députés proposant une modification partielle des articles verrouillés, notamment l’article 99 en plus de la modification du paragraphe 4 de cet article relatif notamment à l’entité de l’état, ses limites territoriales, la nature du régime et le caractère multipartite du système du pouvoir en Mauritanie.
La modification proposée supprime une grande partie du texte initial qui limite le nombre de mandats verrouillés en vertu de l’article 28.
Des sources propres à Sahara Medias lui ont révélé que les auteurs du document ont eu des contacts téléphoniques avec certains constitutionnalistes afin d’obtenir auprès d’eux un avis constitutionnel qui pourrait éventuellement les aider dans leur démarche.
La publication du document sur les réseaux sociaux a été à l’origine d’importantes critiques de la part des blogueurs s’agissant notamment de sa rédaction, l’approche juridique et nombre de commentateurs évoquent énormément de fautes.
Des blogueurs dont d’ailleurs des soutiens du régime et du parti au pouvoir ont rejeté cette tentative et certains d’entre eux sont sortis tard dans la nuit pour la dénoncer devant le parlement diffusant directement leur protestation sur leurs pages Facebook.
Par ailleurs des députés de la majorité se sont déclarés opposés à cette initiative et certains d’entre eux, dans un entretien téléphonique avec Sahara Media, ont déclaré qu’ils soutenaient le choix annoncé à plusieurs reprises par le président de la république qu’il respecterait la constitution et qu’il ne briguera pas un troisième mandat, « une position démocratique qui traduit une parfaire conscience de l’intérêt du pays ».
Un député qui a souhaité garder l’anonymat a dit que des parlementaires ont entrepris différents contacts dès qu’ils ont vent de cette démarche et tenus différentes rencontres inquiets qu’ils étaient pour l’avenir du pays.
Saharamédias via cridem