L’Ambassadeur Giacomo Durazzo, chef de la Délégation de l’Union européenne (DUE) à Nouakchott (Mauritanie), a reçu la presse à l’issue du 31e sommet des dirigeants de l’Union africaine, dans le cadre d’un brief visant à présenter un point sur l’implication de l’UE en matière de sécurité et de développement en Mauritanie, mercredi 4 juillet 2018.
Dans ce pays, l’Union européenne (UE) met en effet en application sa Stratégie pour la Sécurité et le Développement au Sahel, ayant inscrit le caractère indissociable entre ces enjeux. Une stratégie déclinée à travers le Projet d’appui à la Sécurité et au Développement, financé par le Xe FED, piloté par les autorités mauritaniennes, et endossé par la DUE à Nouakchott.
Concrètement, le Projet d’appui à la Sécurité et au Développement en Mauritanie vise à la fois à renforcer les capacités des forces armées et de sécurité nationales et à soutenir la présence de l’Etat dans les zones enclavées à la frontière malienne, en améliorant les conditions de vie de la population de cette région. Cela, via diverses actions se concentrant en priorité sur un accès de la population aux ressources et services de base (infrastructures hydrauliques, activités agropastorales, caravanes sanitaires, etc.).
L’originalité de cette démarche réside essentiellement dans l’appui à la mise en œuvre de ces activités de développement par les Forces armées et de sécurité mauritaniennes (FAS) dans des zones particulièrement difficiles, tant en termes d’accès que de conditions météorologiques, où la menace terroriste subsiste. A cet effet, le Projet d’appui à la Sécurité et au Développement en Mauritanie finance, par exemple, les équipements d’une unité spéciale méhariste aujourd’hui basée à Néma (région du Hodh Ech Chargui) et montée sur chameaux, ayant pour mission d’assurer une présence continue de l’Etat auprès de la population (police, recueil d’informations, reconnaissance de pâturages, curage des puits, et toute tâche d’administration nécessaire), de manière adaptée à une population de transhumants au mode de vie qui mérite d’être préservé.
Celui-ci va aussi appuyer le déploiement de la Force conjointe du G5 Sahel à Nbeiket Laouach (forages, hôpital mobile, protection balistique des infrastructures) : point stratégique dans le contexte actuel, notamment récemment marqué par l’attaque survenue à Sévaré, au Mali voisin, et accompagne ainsi l’implication d’ores et déjà décisive de la Mauritanie en tant que leader sécuritaire dans la sous-région. Par ailleurs, il contribue aussi à la mise en œuvre d’une Académie mauritanienne de la paix et de la sécurité (en finançant les formations de spécialistes anti-terroriste) et planifie la mise en place à Nouakchott d’un ambitieux centre d’entraînement au combat en milieu urbain (contre-terrorisme, libération d’otages, etc.), prêts à accueillir des stagiaires de la sous-région.
A termes, le Projet d’appui à la Sécurité et au Développement en Mauritanie constituera sans nul doute un modèle « exemplaire » en termes d’approche globale pour la sous-région, comme a tenu à le souligner l’Ambassadeur Giacomo Durazzo, et sera probablement appelé à servir de référence ou à être élargi à d’autres pays.
Source: Délégation Ue