Les services du FMI et les autorités mauritaniennes se sont entendus sur la conclusion préalable de la première revue du programme appuyé par la facilité élargie de crédit.
. Les perspectives économiques sont favorables en raison du niveau soutenu des prix des produits de base et des efforts de politique économique en cours, mais il subsiste des obstacles considérables à une croissance inclusive.
. La reprise économique s'est confirmée avec une croissance estimée à 3-3½% en 2017 et 2018.
Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Eric Mottu a séjourné à Nouakchott du 8 au 21 mars 2018 afin de mener des discussions sur la première revue du programme économique et financier appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI, approuvé par le Conseil d'administration du FMI le 6 décembre 2017 pour un montant total de 115,920 millions de DTS, soit environ 168,2 millions de dollars (aux taux de change actuels), sur trois ans (voir communiqué de presse No. 17/468). A l'issue de la visite, M. Mottu a fait la déclaration suivante :
« Les services du FMI et les autorités mauritaniennes ont conclu un accord préalable au niveau des services en vue de conclure la première revue du programme appuyé par la facilité élargie de crédit. Sous réserve de l'approbation de la Direction générale et du Conseil d'administration du FMI, la Mauritaniebénéficiera d'un second décaissement de 16,56 millions de DTS (environ 24,0 millions de dollars) à la suite de l'examen du dossier par le Conseil d'administration prévu en mai 2018.
« La reprise économique s'est confirmée avec une croissance estimée à 3-3½ % en 2017 et 2018, et une inflation modérée à 2.3% en moyenne en 2017. Les réserves internationales ont atteint $849 million à fin-2017 (5.1 mois d'importations non-extractives) et le budget a dégagé un solde primaire hors dons positif de 0,3% du PIB non-extractif en 2017, poursuivant les efforts de consolidation entamés en 2015-16 suite à la baisse des cours des matières premières. Le déficit du compte courant externe (hors importations du secteur extractif) a lui aussi baissé de 11% du PIB en 2016 à 8% en 2017. L'endettement a ralenti, avec une dette extérieure qui s'est stabilisée à 72% du PIB.
« Dans ce contexte, le programme économique et financier des autorités est sur les rails et son exécution a été satisfaisante. Tous les critères de réalisation à fin-décembre 2017 ont été atteints, et tous les repères structurels prévus entre décembre 2017 et mars 2018 ont été observés ou sont en passe de l'être. Entre autres, le code des douanes a été promulgué, la nouvelle loi organique des finances a été soumise au parlement, le code de procédures fiscales va être soumis au conseil des ministres, de nouveaux instruments de politique monétaire ont été introduits et le capital minimum des banques va être relevé afin de renforcer la stabilité du système financier.
« Les perspectives économiques sont favorables, compte tenu notamment des cours soutenus des matières premières ainsi que des efforts de politiques économiques. En même temps, il reste des défis considérables à relever pour assurer la stabilité macroéconomique, atteindre une croissance forte et inclusive qui crée des emplois et réduise la pauvreté, et améliorer l'environnement des affaires et la gouvernance économique.
« En 2018, bien que le budget subisse un manque à gagner du fait des cours mondiaux du pétrole plus élevés que l'année dernière, celui-ci est en partie compensé par des revenus exceptionnels provenant des secteurs extractifs. Les autorités se sont engagées à prendre toutes les mesures nécessaires au cours de l'année pour atteindre les objectifs du programme, notamment en termes de solde budgétaire, de dépenses sociales prioritaires et de réserves internationales. Elles poursuivront une politique d'endettement prudente en évitant en particulier les emprunts non-concessionnels afin d'assurer la soutenabilité de la dette. Elles étendront progressivement les mesures ciblées de protection sociale à travers le pays et continueront à mettre en œuvre les réformes visant à améliorer l'environnement des affaires et renforcer la gouvernance économique.
« La mission remercie les autorités mauritaniennes et ses autres interlocuteurs pour leur accueil chaleureux, les entretiens constructifs et l'excellente coopération. »
22 mars 2018
-----
Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme d'une mission dans un pays. Les opinions exprimées dans ces conclusions sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d'administration. Sur la base des observations préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction, sera soumis à l'examen et à la décision du Conseil d'administration du FMI.
Fmi