Le 29 Novembre 2017 acte le véritable retour du Maroc au sein de l’Union Africaine (UA). Grâce au Leadership proactif et à la clairvoyance de SM le Roi Mohammed VI, le « panafricaniste » selon l'expression utilisée par Alpha Condé, Président en exercice de l’UA, le Royaume du Maroc, gagnant, décomplexé et constructif, a rayonné de toute sa splendeur à Abidjan ! « Désormais, le temps n’est plus au diagnostic, ni aux polémiques d’arrière-garde. Le temps est à l’action ». SM le Roi Mohammed VI, dans Son Message adressé au 5eme Sommet UA-Union Européenne (UE), a joint la parole aux actes ! Cette journée a effectivement été marquée par la présence active du Souverain lors de ce Sommet.
Au-delà des égards protocolaires habituels dont est l’objet un Monarque dans ce genre de manifestation, on retiendra la place centrale occupée par le Maroc tout au long du Sommet, mais surtout l’attractivité exceptionnelle suscitée par le Souverain auprès de ses pairs africains et européens. Cet attrait s’explique évidemment par la crédibilité du Maroc qui, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, est, aujourd’hui, le seul pays africain à connaitre parfaitement l’Afrique et ses défis mais également l’Europe et sa complexité. Le Royaume, qui a fait évoluer ces dernières années, du Nord vers le Sud, ses priorités stratégiques, est donc capable de jouer le rôle de relais permanent et de courroie de transmission entre l’Afrique et l’Europe. Le Maroc, en première ligne, est indéniablement la clé de voute de la refonte du Partenariat euro-africain, appelé à évoluer vers une coopération plus équilibrée et mutuellement bénéfique.
En faisant référence « aux polémiques d’arrière-garde », le Souverain, dont l’approche est constructive, balaie d’un revers de la main, les tentatives désespérées de nos adversaires d’instrumentaliser, à des fins de propagande d’un autre temps, la participation du Royaume à ce Sommet. Les vieux réflexes de certains persistent, mais pourtant les faits sont têtus. Il ne faut pas s’y m’éprendre, ceux qui ont prétendu que la présence du Maroc, au plus Haut niveau, à Abidjan à l’occasion du Sommet UA-UE, signifierait une quelconque reconnaissance de la pseudo « rasd » se sont lourdement trompés.
D’abord, comment oser mettre sur le même pied d’égalité une Nation africaine ancestrale, profondément enracinée au sein de son continent d’appartenance, avec une entité fantoche, non reconnue par l’ONU et ne possédant aucun attribut d’un Etat souverain au regard du Droit International ? Ensuite, il faut à avoir à l’esprit que la « présence » de la pseudo « rasd » au sein de l’UA est un état de fait depuis 1984, que le retour du Royaume à l’UA vise à bouleverser, à travers une démarche pragmatique et volontariste, initiée par SM le Roi Mohammed VI, rompant totalement avec la politique de la « chaise vide », symbolique, certes, mais peu concluante sur le plan stratégique. Enfin, alors que la position traditionnelle de l’UE - et de l’ensemble des pays européens - a été une nouvelle fois réaffirmée (aucune forme de reconnaissance de la pseudo « rasd » et le rappel que le conflit du Sahara est du ressort exclusif du Conseil de Sécurité (CS) de l’ONU), le Maroc partenaire incontournable et essentiel, à la fois pour l’Afrique et pour l’Europe, fort d’une Vision Royale proactive, innove, propose, investi, développe, co-construit et rassemble. C’est dans ce cadre que SM le Roi Mohammed VI, « Leader » de l’UA sur les questions de la migration, a été l’un des quatre Chefs d’Etats africains invités à prendre la parole lors de ce Sommet.
Loin de toute forme de polémique, donc, et de volonté de diviser la famille africaine sur des sujets subalternes, il faut comprendre que le Royaume a changé son fusil d’épaule. Le Maroc, dont la politique étrangère n’est pas figée, a fait évoluer le schéma directeur de sa doctrine. En effet, en retrouvant l’UA, sa « famille institutionnelle », le Maroc a fait sereinement le choix de combattre les adversaires de notre intégrité territoriale de l’intérieur. Le Royaume, à travers ses acquis et sa place centrale au sein du continent, sa future adhésion à la CEDEAO, son ouverture vers l’Afrique de l’Est et l’Afrique anglo-saxonne, ses projets africains structurants, sa crédibilité politique et ses réformes engagées au Sahara, saluées par l’ensemble des résolutions du CS de l’ONU depuis 2007, sans oublier la dynamique positive de retrait des reconnaissances de la pseudo « rasd » (aujourd’hui près du quart des membres de l’UA seulement contre plus de la moitié il y a 18 ans), est totalement « décomplexé » vis-à-vis de la « présence » au sein de l’UA d’une entité séparatiste, ne représentant qu’elle-même et dont les principaux soutiens s’essoufflent au gré du temps. Si la « rasd », est effectivement « invisible pour le Maroc » au sein de l’UA, se sont les termes de Nasser Bourita, elle l’a, tout autant, été à Abidjan pour une écrasante majorité de pays africains et pour l’ensemble des européens.
Le temps, justement, joue en faveur d’un Maroc fort et confiant. Les réalités et les dynamiques politiques le démontrent. Alors que nos adversaires, en incapacité d’agir positivement en faveur de l’organisation, ne sont voués, en attendant, à moyen terme, leur suspension inéluctable de l’UA, à ne faire que dans la simple et pure figuration, le Royaume dicte le tempo et maîtrise son agenda. Les rencontres, en marge du Sommet d’Abidjan, entre SM le Roi Mohammed VI et les Présidents de l’Angola et de l’Afrique du Sud, jadis soutiens zélés du Polisario et opposants farouches du Maroc, augurent d’une nouvelle phase de normalisation et d’apaisement des relations politiques et diplomatiques entre le Royaume et ces deux importants pays africains.
Plus qu’un simple slogan dogmatique, le Maroc est effectivement dans son Sahara et le Sahara est incontestablement dans son Maroc. N’en déplaise à nos adversaires, il suffit d’aller à Laayoune ou à Dakhla pour constater cette réalité implacable ! Ce n’est pas un petit fanion dans un fond de salle de conférence, auquel personne, ou presque, ne prête attention, qui changera la donne.
Brahim Fassi Fihri
Président fondateur de l’Institut Amadeus