Les Sénateurs ont promis de résister à leur immolation sur l’autel d’une « Troisième République » qui s’ouvrirait au lendemain du référendum constitutionnel le 5 août 2017. D’ores et déjà, ils multiplient les provocations, en ouvrant les dossiers sales de la République.
Mais les ministres convoqués à répondre à l’Auguste Chambre Haute, la considère déjà comme morte et n’attendent que le verdict des urnes, dans moins de deux semaines, pour l’enterrer.
Dans une démarche de dernier sursaut, le Sénat avait mis en place une commission d’enquête sur les marchés de gré-à-gré. Ceci pour démentir le président Mohamed Abdel Aziz selon qui, « ces pratiques » n’existent plus depuis son arrivée au pouvoir.
Seulement, les sénateurs se sont heurtés au refus du gouvernement de leur ouvrir ses placards ou de permettre à ses ministres de répondre à leur convocation depuis deux mois. Pour le pouvoir, l’existence du Sénat n’est plus qu’une question de jours.
Mais en tant qu’institution légalement fonctionnelle à ce jour, le sénateur Moustapha Sidaty considère que le gouvernement est pourtant tenu de se soumettre à son action de contrôle et que l’absence de réaction des ministres convoqués par le Sénat prouve l’ampleur du gaspillage des ressources publiques et de la gabegie ambiante.
Le président de la Commission d’enquête, le sénateur Mohamed Ould Ghadde, objet de harcèlement judiciaire depuis quelques semaines, affirme qu’un avenant de 2 milliards d’ouguiyas relatif à un marché pour la réalisation de conduite d’eau au PK 13 de Nouakchott de la Société Nationale d’Eau (SNDE) et attribué à une entreprise privé e peu connue, a été passé de gré-à-gré.
Il en va de même du marché de la Société nationale industrielle et minière (SNIM) pour la fourniture de wagons, estimés à plusieurs dizaines de milliards d’ouguiyas et dont le marché a été attribué à une entreprise chinoise ayant débouché sur la livraison d’un matériel non conforme aux cahiers de charge.
Ould Ghadde a aussi évoqué un marché de gré-à-gré d’un montant de 15 milliards d’ouguiyas pour la construction d’un grand complexe comprenant une mosquée et des annexes multiples accordé à la société Nejjah sur l’espace de l’ancien aéroport de Nouakchott.
La société mauritanienne d’électricité (SOMELEC) ne serait pas elle aussi épargnée, selon le sénateur Mohamed Ould Ghadde, qui a parlé d’une série de marchés de gré-à-gré qu’elle a fait passer, mais aussi le ministère de l’Agriculture pour la réalisation d’un canal près du fleuve Sénégal, dans le département de Keur Macène, attribué à la STAM, entreprise marocaine, dans « des conditions douteuses ».
Il faut rappeler que ce sont les mêmes sénateurs qui tentent aujourd’hui d’abattre Mohamed Abdel Aziz, qui lui avaient facilité sa prise de pouvoir en 2008, en fomentant une révolution contre le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Le regrettent-ils maintenant ?
MOMS (L'Authentique)