Arrivée sur le marché mauritanien en 2000 en tant que premier opérateur Gsm du pays, Mattel avait suscité de grands espoirs non seulement chez ses actionnaires et son personnel mauritaniens mais également au niveau de l’environnement économique national dont elle était sensée améliorer le cadre de déploiement global (Technologies nouvelles, internet, communications rapides…).
La maison mère Tunisie Telecom lui avait assigné une équipe dirigeante, composée pour l’essentiel de vieux cadres incompétents et en fin de carrière (pré-retraite), et qui n’avaient aucune vision et ne cachaient même pas qu’ils étaient là, plus pour se servir que pour servir l’entreprise qui leur a été confiée. Et comme pour souligner cette précarité, Mattel est la seule entreprise des télécom qui ne possède pas en propre le moindre local en Mauritanie. Mattel ne tardera pas à montrer ses limites : reléguée à la seconde place dès l’arrivée de Mauritel, elle sera troisième et dernière après l’arrivée sur le marché de Chinguittel.
Aujourd’hui dirigée par Dominique Saint-Jean, à l’origine sensé être recruté pour six mois afin d’assurer la transition avant la reprise de Mattel par Orange, celui-ci ne tardera pas à être nommé par Tunisie-Télécom comme Président-Directeur Général de la société, après avoir sciemment fait capoter l’opération de rachat en cours avec l’opérateur français.
Il sera secondé par l’inamovible Chaker Benamar, homme des sales besognes de tous les Directeurs généraux tunisiens envoyés par Tunisie-Télécom pour diriger ou plus exactement piller Mattel ; à leur disposition une dizaine de cadres tous tunisiens payés à grands frais pour garantir l’opacité de la gestion au profit exclusif de Tunisie-Télécom et de ses cadres expatriés.
Chaque membre de ce groupe de prédateurs a mis en place son propre circuit de pillage : fournisseurs-prêtes-noms, fausses factures, prestations facturées mais non réalisées, matériels et équipements commandés, réglés mais parfois non livrés etc…. fausses factures établies par de grands fournisseurs très connus tels que Huawei par exemple dans le but de minorer les droits de douanes d’où un important manque à gagner pour le Trésor public ; ceci grâce à la complicité du Transitaire attitré de Mattel MOD-Transit et son Directeur général Mohamed Ould Dey ainsi que plusieurs douaniers de haut rang ayant pignon sur rue depuis bien longtemps. Afin d’arriver à ses fins Mattel aurait décaissé quarante millions d'um en pots de vins.
Les fac-similés des factures fournisseurs ci-dessous donnent une idée de l’ampleur de ce trafic. La question incontournable qui se pose actuellement est de savoir si le PDG de Tunisie-Télécom, M. Nizar Bouguila, principal actionnaire de Mattel et chef direct de ses dirigeants actuels est au courant des agissements répréhensibles de ses collaborateurs et représentants à Nouakchott ? Et surtout est ce qu’il pourrait couvrir de tels agissements s’ils se passaient chez lui en Tunisie ?
Dans tous les cas, le risque est énorme pour l’ensemble des personnes impliquées directement ou indirectement dans cette gigantesque arnaque car, au titre des articles 297 et suivants du Code des Douanes, l’emprisonnement et la privation des droits civiques sont la sanction prévue dans de tels cas, en plus de la confiscation de l’objet du délit et des amendes financières. La qualification d’ »association de malfaiteurs » au sens de l’article 246 du code pénal, si elle était retenue, risque d’entrainer pour tous la réclusion criminelle et les travaux forcés.
Comme on le voit, empêtrée jusqu’au cou dans les malversations, Mattel réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel inférieur aux dividendes distribuées annuellement par son concurrent Mauritel qu’elle a pourtant devancé sur le marché mauritanien : Une honte pour son staff tunisien dédié par Tunisie-Télécom et une véritable désolation pour son personnel qui voit son outil de travail se dégrader jour après jour et ses emplois sérieusement menacés. Dans une lettre datée du 7 février publiée récemment par des medias, les délégués du personnel local de Mattel ne cachent plus leur ras-le-bol de ce pillage à ciel ouvert de leur société. Des cadres compétents, écœurés ont préféré démissionner pour aller travailler ailleurs plutôt que voir leur entreprise démantelée.
Il faut rappeler aussi à ce propos la plainte déposée (selon Mauriweb.info) par l’homme d’affaires et actionnaire de Mattel Mohamed Ould Bouamatou le 20 Décembre dernier contre les dirigeants actuels et anciens de Mattel et de Tunisie-Télécom pour « Trucage des comptes annuels, dividendes fictifs, marchés douteux etc… »
Mohamed Vall Ould Alem