La MINUSCA qualifie d’inacceptables les menaces proférées par la coalition dirigée par le Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC) contre le personnel de la MINUSCA, les acteurs humanitaires et les populations civiles, et met en garde les chefs de la coalition qu’ils seront tenus individuellement responsables pour de tels actes.
La MINUSCA souligne que toute attaque ciblant la population civile, le personnel des Nations Unies et des organisations humanitaires constitue un crime de guerre passible de poursuites judiciaires, conformément à la législation centrafricaine et au droit international.
La MINUSCA précise qu’aucun groupe armé n’a le droit d’interdire ou d’entraver le libre accès des acteurs humanitaires aux populations vulnérables, y compris dans les zones où ces groupes continuent d’avoir une influence néfaste. La Mission appelle par conséquent la coalition du FPRC en particulier et tous les groupes armés à s’abstenir de toute entrave au travail des humanitaires ainsi que des menaces contre les organisations internationales humanitaires et les populations civiles. La MINUSCA rappelle que le Conseil de sécurité lui a donné pour mission de mettre en place des « conditions de sûreté favorables à l’acheminement immédiat, complet, en toute sécurité et sans entrave de l’aide humanitaire. »
La MINUSCA rejette par ailleurs la justification du FRPC concernant l’arrestation d’éléments de sa coalition - Idriss Ahmed El Bashar, Yaya Idriss et Line Angou Aneser - selon laquelle ils se rendaient à Bambari pour « faciliter et dénouer les incompréhensions entre la MINUSCA et les combattants ». La MINUSCA rappelle que les trois individus faisaient partie de la quarantaine d’hommes lourdements armés dont la progression, vers la ville de Bambari, a été stoppée par la Force de la Mission le 26 février. Ces hommes et le reste des éléments de la coalition ont violé la ligne de démarcation établie par la MINUSCA, en s’approchant de Bambari avec des kalachnikovs et des lance-roquettes, posant ainsi un risque d’embrasement de la ville aux conséquences désastreuses pour les populations civiles.
La MINUSCA souligne que les menaces contenues dans le communiqué du FPRC prouvent encore une fois son caractère belliqueux et le rejet par ses chefs de toute solution pacifique à la crise actuelle, telle que prônée par le Gouvernement centrafricain et par la communauté internationale – CEEAC, UA, OIF, UE et Nations Unies.
La MINUSCA entend poursuivre sa mission en toute impartialité et se réserve le droit d'utiliser tous les moyens mis à sa disposition par le Conseil de sécurité pour y parvenir, en appui au Gouvernement centrafricain.
United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in the Central African Republic
Vladimir Monteiro
Spokesperson/Porte-parole