D’ici à 2020, Proparco, la filiale de l’Agence française de développement, doit doubler le montant de ses engagements et tripler son impact sur les émissions de CO2, l’emploi, l’accès aux services essentiels et l’innovation au service des populations vulnérables. ... Filiale de l'Agence française de développement dédiée au secteur privé, Proparco, qui fête ses 40 ans, sera appelée à jouer un rôle majeur dans les récents engagements pris par la France en matière de développement. L'agence accompagne les promoteurs (ou porteurs de projets) et entrepreneurs locaux, dont les filiales ou co-entreprises de groupes français à l'étranger. L'action de Proparco, qui accepte de prendre des risques (liés au secteur ou à la maturité) d'apporter des financements que les banques commerciales locales ne sont parfois pas en mesure de fournir faute de ressources adéquates, vient compléter celle du marché. Proparco intervient donc essentiellement sous la forme de prêts à long terme, mais également de prises de participation, soit en direct, soit via des fonds d'investissement ou encore des lignes dédiées de financement de banques françaises à l'international qui lui permettent de toucher plus de PME. Proparco a également pour mission d'accompagner les grands projets d'infrastructures, notamment dans les pays fragiles ou en crise...L'objectif consistant à mobiliser 0,7% du PIB, partagé par les pays industrialisés depuis des décennies, n'est toujours pas atteint par la France (cet effort n'atteignait que 0,37 % du PIB fin 2016, NDLR), au grand dam des ONG qui ne manquent pas une occasion de le rappeler. « C'est un engagement ambitieux, et un chiffre qui résulte de calculs complexes, car il porte sur un solde net », précise Gregory Clemente, son directeur général. François Hollande s'est néanmoins engagé lors de la COP21 à accroître cet effort annuel, en le faisant passer de 8 à 12 milliard d'euros d'ici à 2020, dont 50 % consacrés à des projets favorables à la préservation du climat. Et dans ce contexte, selon sa nouvelle stratégie arrêtée en décembre Proparco voit son rôle doubler, avec des engagements annuels passant de 1 à 2 milliards d'euros. « Cet effort proportionnellement plus important demandé à Proparco reflète le rôle croissant du secteur privé, reconnaît Gregory Clemente. Les besoins en infrastructures sont importants au moment où les États ont de plus en plus de difficultés pour équilibrer leur budget. C'est pourquoi on observe une véritable lame de fonds pour promouvoir les partenariats public/privé. » Dans le même temps, l'agence voit ses objectifs d'impact multipliés par trois. Deux milliards d'euros de projets à impact positif et 15 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année sont attendus à partir de 2020 ; l'objectif de création ou de maintien d'emplois a été porté à 1,7 million par an d'ici à 2020 et 180 entreprises, c'est-à-dire trois fois plus qu'aujourd'hui, devraient bénéficier des conseils de Proparco entre 2017 et 2020 en matière de RSE (responsabilité sociale et environnementale), via la diffusion des meilleures pratiques et un accompagnement sur la mise en place de normes. Comment Proparco compte-t-elle s'y prendre pour atteindre ces objectifs ambitieux ? En dégageant des ressources supplémentaires et en améliorant son effet de levier. L'agence mobilisera plus fortement le fonds vert, les fonds européens, les co-financements via les dispositifs de coopération avec d'autres institutions de financement, l'AFD ou le groupe CDC. « Les besoins du secteur privé, qui sont immenses, doivent se transformer en demandes, souligne Gregory Clemente. Pour cela, il faut améliorer la rentabilité des projets, afin d'encourager les initiatives privées. » Mais si la contribution du secteur privé est plus nécessaire que jamais, elle ne va pas de soi. « Plus on avance, plus les business models proposés sont tendus et plus la rentabilité pour les investisseurs diminue. Dans les renouvelables par exemple, le système des appels d'offres tire les prix vers le bas, ce qui est une bonne chose pour les populations et les entreprises. Nous nous adaptons à cette situation via l'equity plutôt que la dette ou le financement, en acceptant un retour décalé. » D'abord bailleur en monnaies fortes « ce qui nous expose parfois à des contraintes de convertibilité et de transférabilité », convient Gregory Clemente, Proparco peut également apporter de la monnaie locale en s'appuyant sur les banques locales et en apportant également des garanties qui facilitent la prise de risques en monnaies locales et sur des durées longues.
Source: www.latribune.fr via cta