El Khalil Ould Tiyib 330 tonnes, Moustapha Ould Ghazouani 440 tonnes, ECTM 330 tonnes, Ehel Weddadi 1000 tonnes, Ehel Ghadda 700 tonnes…les proches du pouvoir se partagent le poulpe
Dans le cadre du nouveau plan d’aménagement de la ressource céphalopodière et l’introduction du système des quotas e Mauritanie, le régime de Ould Abdel Aziz avait hardiment renégocié les accords de pêche avec l’Union Européenne. Ainsi, une disposition ou clause avait été mise en avant par la propagande gouvernementale. Il s’agit de l’exclusion des céphalopodes du champ d’application de l’accord. Conséquence : désormais cette ressource est réservée à l’armement national. Mais aujourd’hui on se rend compte que l’équipe de négociateurs mauritaniens qui avait à sa tête Cheikh Ould Baya, n’avait pas en ligne de mire « la préservation des intérêts des pêcheries nationales » mais plutôt la mainmise sur cette manne qui est le stock permissible des céphalopodes. Estimée par les scientifiques du CNROP à 9100 tonnes, les céphalopodes et surtout le poulpe qui en constitue en moyenne 92% des captures, est un produit de la mer très prisé mais qui a longtemps fait l’objet d’une surexploitation. Les céphalopodes représentent plus de 40 % de la valeur globale des exportations du secteur de la pêche. Et leurs prix varient entre 6000 et 7000 dollars la tonne. C’est pourquoi le régime y a vu une opportunité de remplir les poches de certains proches ou affidés.
Ainsi, semble-t-il, sur instruction du président lui-même, le ministre des pêches et de l’économie maritime Nanni Ould Chrougha, a accordé les « cadeaux» sous forme des quotas suivants :
El Khalil Ould Tiyib 330 tonnes
ECTM 330 tonnes
Ehel Weddadi 1000 tonnes
Ehel Ghadda 700 tonnes
Un proche du Premier ministre 440 tonnes
Bechir Ould Aya ( beau fils du président) 880 tonnes
Mohamed Ould Boussabou( autre beau fils du président) 330 tonnes
Tekber Mint Ahmed 660 tonnes
Sidi Mohamed Ould Maham 330 tonnes
Ould Boumowzouna 440 tonnes
Dar Salam sarl 330 tonne
Sangott Ousmane 300 tonnes
Sur le marché local, l’autorisation se vend à 300 dollars US la tonne. Ce qui fait pour 400 tonnes un gain de 120000dollars (environ 40 millions d’ouguiya).
Bien entendu aucun de ces récipiendaires ne possède la moindre barque ni même le plus petits des pots de poulpe, mais la proximité avec le palais et le pouvoir semble être le critère déterminent dans le partage de cette manne dont semble exclus les professionnels du secteur mais aussi les citoyens lambda.
Soulignons que le poulpe est une espèce de poisson particulièrement prisée par les partenaires extérieurs de la Mauritanie, notamment les Japonais. Il est depuis de longues années l’objet d’une attention particulière. Il a été au cœur des négociations avec Bruxelles sur le prolongement pour quatre ans de l’accord de pêche qui lie Nouakchott à l’Union européenne et a même constitué une des pierres d’achoppement des différents rounds de pourparlers. Selon cet accord, la pêche au poulpe reste réservée en priorité aux bateaux mauritaniens, afin de préserver les stocks. Sur place, les pêcheurs locaux, en particulier ceux de la pêche artisanale pour qui le président Ould Abeid était intervenu avec verve et conviction devant le parlement européen, avaient exprimé leur satisfaction.
Le nouveau plan d’aménagement de la ressource céphalopodière et l’introduction du système des quotas était l’une des mesures phares de la nouvelle politique de pêche. Même si le quota des captures du poulpe pour la pêche côtière a été décrié car jugé insuffisant par les professionnels du secteur. Il faut dire que le gain qu’offre le poulpe dont le prix de la tonne oscille entre 6000 à 7000 dollars a contribué à l’augmentation des unités dans le secteur. Un argument mis en avant par les professionnels pour faire plier le ministre. Toutefois malgré les données disponibles et l’insistance de la fédération, le ministre avait campé sur sa position. Pour lui, le tonnage global des captures de poulpe pour toutes les filières confondues est plafonné et ne plus faire l’objet de révision à la hausse. Il y va de la préservation de la ressource.
Mais il semble que nos gouvernants ne sont nullement préoccupés ni par la préservation de la ressource ni par le partage équitable de la richesse nationale.
Les quotas de poulpes sont utilisés comme jadis le gouvernement de Ould taya utilisait les licences de pêche pour remplir les poches des proches ou récompenser les alliées politiques du moment.
En attendant l’écrasante majorité des mauritaniens continuent à crouler sous le poids de difficultés du quotidien et le pays est en queue du peloton des pays embourbés sur la voie du développement.