Ce vendredi 18 novembre 2016 à Marrakech, les négociateurs de près de 190 pays mettent un point final à la 22e conférence de l'ONU sur le climat (COP22). Malgré l'incertitude créée par l'élection aux Etats-Unis du climatosceptique Donald Trump, cette réunion est censée permettre d'avancer dans l'application de l'accord de Paris. Quel bilan en tirer ? Que retiendra-t-on de la réunion ?
Ce vendredi 18 novembre, indique l'une de nos envoyées spéciales à Marrakech, Christine Siebert, tout le monde attend impatiemment les décisions qui devraient être rendues au cours de cette journée, après le fameux coup de marteau. La journée du jeudi 17 novembre s’est terminée avec un moment de gloire pour le Maroc qui a eu sa proclamation, la proclamation de Marrakech.
Urgence de redoubler les efforts
« Nous, chefs d’Etat, de gouvernement et délégations réunis à Marrakech, appelons à accroître l’ambition et à renforcer notre coopération », dit ce texte qui rappelle l’urgence de redoubler les efforts afin de respecter l’objectif de l’accord de Paris, celui de contenir la hausse des températures bien en deçà des deux degrés. Le texte appelle aussi à une solidarité forte avec les pays les plus vulnérables et affirme l’objectif qui consiste à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour les pays les plus affectés par le changement climatique.
Deux années d'avance ?
Ces déclarations d’intention qui rappellent en gros ce que contient déjà l’accord de Paris ; il reste maintenant à concrétiser les mesures pour y arriver. Théoriquement, ces règles liées à l’accord de Paris auraient dû entrer en application en 2020 et c’est là la principale avancée de cette COP22 face à l’urgence climatique. En accélérant le calendrier, ces fameuses règles devraient être prêtes dès 2018 donc avec deux ans d’avance.
Agriculture, la grande oubliée ?
La déception pour les délégations africaines présentes à Marrakech, indique notre envoyée spéciale, Florence Morice, se situe au niveau de l’agriculture, un secteur très perturbé par les dérèglements climatiques, indispensable à la survie de millions d’Africains.
Et pourtant, ce sujet a encore été cette année le parent pauvre des négociations. Il n’y a pas encore de consensus entre le Nord et le Sud sur la nécessité d’aider les pays les plus vulnérables à transformer leur agriculture afin de faire face aux sécheresses et aux inondations. Les discussions sur le sujet ont été repoussées à 2017.
Il ne faut cependant pas oublier qu’en marge des négociations, l’Afrique, sous l’impulsion du Maroc a tout de même réussi à imposer son agenda à travers le lancement de plusieurs grands programmes, y compris sur l’agriculture. Ces programmes doivent permettre aux Africains d’agir très concrètement sur le terrain, sans dépendre du rythme parfois laborieux des négociations.
Rfi