Dans le cadre de la mise en valeur du fleuve Sénégal, l’OMVS a construit pour la Mauritanie sur la Digue Rive droite 8 ouvrages de maîtrise d’eaux ( Cheyal, Lemer, Aftout sahahel, goup, Azona, Ibrahima, Gouére et Mousshaib ) qui débitent un total de 205m3/s soit 6.464.880.000m3/an pouvant théoriquement 646.488ha en riz (sur la base d’un besoin de 10.000m3/an) ou 1.077.480ha en arboriculture et maraîchage (sur la base de 6.000 m3/an) .
Prés de 60.000 ha de riches terres aptes à la riziculture et à la polyculture (attestées par les études pédologiques FAO, OMVS, USAID, SEDAGRI , BDPEA... disponibles) et en totalité irrigables par gravité et sans pompage facilement aménageables en quelques jours (étant nivelés naturellement au lazer) ont été vendus, malgré l’opposition fortement argumenté par le Ministére de l’Hydraulique adressée au Chef de l’Etat, les Maires, les populations locales et la Fédération Nationale de l’Agriculture que je représentais, par un groupuscule de fonctionnaires en 1990 (amateurs de carnets de gasoil) à l’engraissage des oiseaux migrateurs et phacochères dans ce qu’on appelle aujourd’hui le Parc de Diawling.
Le Parc initialement créé par décret sur 16.000 ha occupe illégalement prés de 60.000 ha par le ''droit de 'la Gazra'' rependu dans le pays.
Depuis 1988 , avènement du PASA de la Banque mondiale ( dévaluations successives de la monnaie, taxation des équipement intrants...), le compte d’exploitation du riziculteur s’est déséquilibré négativement , ruinant des milliers d'agriculteurs et forçant l’Etat à engager un cycle infernal de subvention, d’effacement de l’ardoise suite au surendettement des agriculteurs causé par les programmes destructeurs de l’Agriculture en Afrique endettée de la Banque Mondiale.
Avant hier les agriculteurs du Fleuve ont décrié la nouvelle politique de désengagement de l’Etat sur la garantie de l’achat de la production nationale stockées dans leurs magasins .
Il revient à l’Etat :
1- D’acheter la totalité des stocks des agriculteurs du fleuve et de continuer à garantir l’achat de cette production jusqu’à la réalisations des opérations suivantes de mise en valeur du Delta :
2- Transformer le décret de Diawling en Parc mixte à l’image du Parc français de la Camargue en limitant la zone des oiseaux (comme dans le Parc français) à 60 ha au lieu de 60.000 ha ( proposé par les adeptes des oiseaux européens au détriment l’Homme mauritanien).
3- Aménager , équiper , offrir les semences de qualité gratuitement ( comme réalisé par la France en 1988 sur financement de l’Union Européenne ) des 59.940 ha et produire en deux campagnes successives 10t/ha X 59.940= 599.400 tonne/an pour engager une nouvelle ére de production du riz dans le Delta équivalente à 3 fois les besoins de la Mauritanie et à un coût qui tombera définitivement à 70% moins cher que son coût actuel .
Nouakchott le 15 juillet 2016
Cheikhany Ould Sidina
Expert en Développement