Le Lieutenant-Colonel Mokhtar Ould Ahmed Salem : l'Épervier arabe s'est éteint | Mauriweb

Le Lieutenant-Colonel Mokhtar Ould Ahmed Salem : l'Épervier arabe s'est éteint

lun, 27/06/2016 - 04:25

Nous appartenons à Dieu, à Lui nous ferons retour !
Divers sites Internet se sont faits l'écho, le 15/06/2016, de la disparition de mon regretté frère, ami et compagnon d'armes, le Lieutenant-Colonel Mokhtar O. Ahmed Salem OuldMohamd-M'Barek.
Incrédule, je le fus d'abord longuement, puis je dus me rendre à l'évidence, les larmes aux yeux.
Triste, le jour pour moi devint comme la nuit.
Le malheur est grand et la perte immense ! Comment peut-il en être autrement quand le défunt était un jeune homme si différent des autres, un jeune homme qui réunissait presque toutes les qualités ?
Il laissera un grand vide dans les lieux de culte comme en matière d'éthique ; le respect des engagements, la sincérité dans l'amitié, l'amour des proches, la loyauté, l'intégrité dans les paroles et les actes, tous le regretteront ; la grandeur d'âme, la droiture, la candeur ne seront pas moins endeuillées.
Tous les esprits et les cours qui l'ont connu en sentiront l'absence, à commencer par sa famille, puis nous, ses amis, qui l'avons connu à l'École militaire dans les années 90 : il honora la vocation de militaire jusqu'à ce jour.
Je me souviens quand tu nous rejoignis à l'École quelques semaines après le début de la formation de base : un grand et beau jeune homme tel un sabre arabe tranchant, un pur-sang de même origine, ou plutôt un chevalier noble et intrépide, majestueusement enraciné dans ses origines guerrières.
Tardivement arrivé, tu nous as pourtant devancés. Ton comportement exemplaire, ton éclat exceptionnel et ton savoir-vivre étaient un exemple à suivre. Nul ne t'a entendu proférer des propos blessants ni ne t'a vu en colère, énervé, élever la voix ou t'en prendre à quelqu'un, petit ou grand. Qui d'entre nous pourrait oublier ce sourire radieux qui ne quittait pas tes lèvres, ta dignité et ta discrétion ?
Tu étais le frère de chacun, l'ami de tous.
A ma connaissance, personne de cette promotion n'a gagné l'estime de tous, à part toi.
Tu n'as point changé depuis que je t'ai connu jusqu'à ce que tu fusses élevé auprès du Seigneur : tu as toujours la foi solide, une humilité remarquable, une notoriété saine, exempt des défauts de tes contemporains. Si la vertu pouvait sauver de la mort ou allonger la vie, tu nous aurais survécus ; si la mort ne s'attaquait qu'aux vicieux, tu aurais été à l'abri.
Mais ma foi ! Le trépas d'un homme n'est pas un vice,
S'il n'en portait les signes ici-bas.
Or je ne te connais point de vice que l'on pourrait te reprocher si ce n'est de nous avoir quittés trop tôt, au moment même où les signes du souverain bien s'accomplissaient en toi.
Mais tout homme œuvre pour une durée,
Dont le délai est déjà prédéterminé.
Plût à Dieu de t'envelopper de Son infinie miséricorde, et t'accueillir dans Son vaste paradis ! Qu'Il t'installe dans les hautes sphères du paradis en compagnie des prophètes, des véridiques, des martyrs ! Et quels bons compagnons que ceux-là ! Plût à Dieu de nous compter ainsi que ta noble famille parmi ceux auxquels s'applique cette bonne nouvelle :
《Annonce une heureuse issue aux gens patients.
A ceux qui, frappés d'un malheur, disent : "Nous appartenons à Dieu, à Lui nous ferons retour !"
Ceux-là auront pour lot miséricorde et bénédiction de leur Seigneur, ils auront suivi le droit chemin.》 (Voir Coran 2.155-157).
Khartoum,République du Soudan en date du 16/06/2016
Le Lieutenant-Colonel Mohamed-Mokhtar Ould Boyé