Nouakchott abritera les 30 mai et 1er juin prochains un atelier et une cérémonie de graduation du Master GAED sur la gestion des impacts des activités extractives. Quarante huit heures qui marqueront, peut être, le premier jalon dans l’histoire moderne de l’exploitation des ressources naturelles sur le Continent grâce à l’appropriation par les africains eux-mêmes des différents enjeux pour un développement durable et équitable.
En effet, pour une première c’en sera véritablement une sur le Continent en termes de formation des ressources humaines. Le challenge posé le 2 mars 2014 avec la création par l’Universités des Sciences, techniques et médecine (Ustm) de Nouakchott (Mauritanie) et l’Université Gaston Berger de Saint Louis (Sénégal) de ce Master GAED (Gérer les impacts des activités extractives), a été d’assurer une formation afin d’apporter une réponse adéquate à un besoin spécifique en compétences nouvelles en matière de gestion stratégique des impacts des activités extractives ; une aubaine pour un Continent si riche en matières premières et paradoxalement pauvre en ressources humaines propres. Les deux universités ont ainsi lancé une formation ouverte pour tout le Continent afin de mieux appréhender les défis que pose l’exploitation des nouvelles ressources.
L’approche pédagogique innovante de formation a ainsi visé à concilier entre savoir académique et professionnalisme afin de mieux répondre aux défis du développement et des exigences du marché du travail. Une vision prospective des deux universités sénégalaise et mauritanienne qui pourrait positivement impacter les récentes découvertes de gisements énergétiques annoncées par Kosmos Energy entre les deux pays.
La formation des ces cadres africains a été rendue possible, c’est le lieu de le souligner, grâce aussi au soutien des partenaires techniques et financiers du Programme BGP (Biodiversité, Gaz et Pétrole) en Mauritanie.
L’heure est donc à la récolte ; à l’aboutissement d’un transfert de connaissances sur les différents enjeux de l’exploitation des hydrocarbures et des mines au profit d’étudiants africains de diverses nationalités (mauritaniens, sénégalais, tchadiens, burkinabés, camerounais et bissau-guinéen), dorénavant mieux outillés, pour aider dans les négociations «face à de puissantes entreprises transnationales, ou encore pour gérer les impacts environnementaux et les retombées socio-économiques de ces nouvelles ressources ».
Ces cadres africains sont aujourd’hui formés à la gestion plurielle des impacts des activités extractives et à la gestion de l'interface, là où se rencontrent de nombreux acteurs (les firmes, les Etats, les organisations de la société civile, les populations riveraines) aux visions et intérêts souvent opposés et aux trajectoires difficiles à anticiper.
C’est donc indéniablement un tournant dans la prise en charge par l’Afrique des enjeux socio-économiques des industries extractives que Nouakchott a l’honneur d’abriter. Des enjeux que les activités prévues comme l’atelier scientifique, l’exposition animées par les sociétés, les universités, les administrations et les ONG ne manqueront pas d’enrichir.
JD