
Un atelier marquant le coup d'envoi officiel d'un projet ambitieux visant à promouvoir les investissements conjoints entre les secteurs public et privé pour renforcer l'action climatique en Mauritanie s'est ouvert, jeudi 3 juillet courant, à Nouakchott. Organisé par le ministère de l’Environnement et du Développement Durable en partenariat avec l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), cet événement concrétise un engagement pris par le ministère en août 2023.
Un projet régional d'envergure
Ce projet, d'une durée de trois ans, s'inscrit dans une initiative multinationale coordonnée par la FAO et financée par le Fonds vert pour le climat. La Mauritanie rejoint ainsi cinq autres pays bénéficiaires : le Tchad, Cuba, la Guinée équatoriale, le Mozambique et la Zambie. Son objectif central est de mobiliser et catalyser les investissements des secteurs public et privé vers des solutions concrètes pour lutter contre les effets du changement climatique.
Alignement avec la vision nationale
Dans son allocution, Mme Semina Wagué, chargée de mission au cabinet de la ministre de l’Environnement et du Développement Durable, a souligné la parfaite adéquation du projet avec la vision du Président de la République, M. Mohamed Cheikh El Ghazouani, et le programme d'action du gouvernement conduit par Son Excellence le Premier Ministre, M. Mokhtar Djay.
Mme Wagué a insisté sur la place cruciale occupée par l'agriculture, l'élevage et les systèmes agroalimentaires dans l'économie nationale, tout en pointant leur extrême vulnérabilité face aux dérèglements climatiques :
-Désertification galopante ;
-Inondations destructrices ;
-Sécheresses récurrentes ;
"Ces phénomènes menacent directement les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et nos aspirations au développement durable", a-t-elle déclaré, soulignant la nécessité impérieuse d'une action coordonnée et financée.
Le secteur privé, partenaire clé de la transition
M. Moussa Mohamed Mouloud, chargé de programmes à la représentation de la FAO en Mauritanie, a mis en avant le rôle stratégique du secteur privé dans cette lutte :
"Le secteur privé dispose d’outils innovants, de ressources, de connaissances et de technologies indispensables pour renforcer l’impact concret des actions climatiques sur le terrain", a-t-il affirmé.
Il a particulièrement cité le secteur des produits forestiers non ligneux comme un levier économique et social essentiel, surtout en milieu rural :
"Ces ressources sont vitales pour la sécurité alimentaire, la génération de revenus et les moyens de subsistance de nombreuses communautés locales. Les investissements public-privé peuvent les valoriser durablement tout en renforçant la résilience climatique."
Objectifs et démarche
L'atelier de lancement vise à :
-Présenter officiellement le projet et ses objectifs spécifiques en Mauritanie ;
-Identifier les opportunés concrètes d'investissements public-privé dans les secteurs prioritaires face au climat (agriculture résiliente, gestion des ressources naturelles, énergies renouvelables adaptées, etc.) ;
-Définir les mécanismes de collaboration et de financement mixte ;
-Établir un cadre de dialogue entre les institutions publiques, les entreprises privées et les partenaires techniques et financiers ;
-Jeter les bases du plan de travail national pour les trois prochaines années.
La cérémonie d'ouverture, qui s'est déroulée en présence de plusieurs hauts responsables du ministère de l’Environnement et du Développement Durable, a souligné l'importance d'une collaboration étroite entre tous les acteurs. La réussite de ce projet repose sur la capacité à créer des partenariats innovants et mutuellement bénéfiques entre l'État, porteur de la stratégie climatique et des cadres réglementaires, et le secteur privé, détenteur de capitaux, d'innovation et d'efficacité opérationnelle.
Les travaux de cet atelier sont donc attendus pour tracer la voie à une mobilisation accrue des ressources financières et techniques indispensables à la construction d'une économie mauritanienne plus résiliente et sobre en carbone.