
Le Ministre de l’Économie et des Finances, M. Sid’Ahmed Bouh, a lancé un appel vigoureux pour une réorientation des financements internationaux vers les véritables priorités de développement des pays africains. Son intervention est intervenue lors d’une session de dialogue de haut niveau intitulée « Vers l’investissement et le développement durables en Afrique », tenue en marge de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4).
Un plaidoyer pour l'appropriation locale du développement
En tant qu'orateur principal, le ministre Bouh a insisté sur trois impératifs cruciaux pour promouvoir un investissement durable et transformateur en Afrique :
-Alignement des financements sur les politiques nationales : Les fonds doivent soutenir les priorités définies par les pays africains eux-mêmes, et non être dictés par les agendas des bailleurs de fonds. "Il est impératif d’aligner les financements sur les politiques de développement des pays", a-t-il déclaré ;
-Projets ancrés dans les priorités locales : Les projets financés doivent répondre aux besoins et stratégies spécifiques des nations africaines, et non leur être imposés de l'extérieur ;
-Renforcement des capacités d'investissement : Il est essentiel de "renforcer la capacité collective à mobiliser, canaliser et sécuriser les investissements durables" capables de transformer structurellement les économies du continent.
L'Afrique, un continent d'opportunités
M. Bouh a dressé un tableau résolument optimiste du potentiel africain, le décrivant comme "un continent d’opportunités". Il a mis en avant ses atouts majeurs :
-Richesse en ressources naturelles ;
-Capital humain jeune et dynamique ;
-Énorme potentiel de croissance.
La Mauritanie, un exemple de réformes et d'investissements stratégiques
Le ministre a illustré ses propos en présentant "l’expérience mauritanienne" comme un modèle de transformation. Il a détaillé les réformes économiques et institutionnelles ambitieuses menées dans le cadre de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP), ayant conduit à :
-Le rétablissement de la stabilité macroéconomique ;
-La modernisation de la gestion des finances publiques ;
-L’investissement ciblé dans des secteurs porteurs d'avenir : énergies renouvelables (avec un accent particulier sur l'hydrogène vert) , pêche durable, agriculture résistante au climat, exploitation minière à haute valeur ajoutée.
Leadership dans l'hydrogène vert et amélioration du climat des affaires
Le ministre Bouh a particulièrement insisté sur les projets structurants lancés par la Mauritanie dans le domaine stratégique de l’hydrogène vert. Ces initiatives positionnent le pays comme "un acteur émergent de la transition énergétique à l’échelle continentale". Il a également souligné les efforts continus du gouvernement pour "améliorer l’environnement pour le développement durable", créant ainsi les conditions favorables pour attirer et sécuriser les investissements transformateurs.
L'intervention du ministre Sid’Ahmed Bouh à Séville dépasse le simple cadre national. Elle représente un plaidoyer fort de l'Afrique pour une révision des mécanismes de financement du développement. Son message central est clair : pour que les investissements soient véritablement durables et transformateurs, ils doivent être conçus avec l'Afrique et pour ses priorités spécifiques, en s'appuyant sur ses atouts uniques et ses stratégies nationales, comme l'illustre le parcours réformateur de la Mauritanie. La réussite passe par un partenariat fondé sur l'alignement et le renforcement des capacités locales à orienter et gérer les flux d'investissement.