
Un atelier national d'une journée, dédié à l'examen des résultats de l'évaluation du Cadre environnemental et social de la Banque africaine de développement (BAD) et de sa conformité avec la législation mauritanienne, a démarré jeudi dernier à Nouakchott. Organisé par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable en collaboration étroite avec la BAD, cet événement vise à jeter les bases d'une gestion plus robuste et transparente des enjeux environnementaux et sociaux dans le pays.
Objectifs stratégiques
L'atelier poursuit des objectifs clés :
-Harmoniser les cadres : Assurer la cohérence entre les exigences environnementales et sociales nationales et le cadre international de la BAD ;
-Renforcer la transparence : Améliorer la visibilité et la responsabilité dans la gestion des risques associés aux projets de développement ;
-Consolider les capacités : Préparer les institutions nationales à mettre en œuvre des projets conformes aux normes du développement durable.
Un contexte national prioritaire
Dans son discours d'ouverture, M. Ahmed Zein, chargé de mission au cabinet de la Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, a souligné l'importance de cette initiative dans le contexte national. Il a rappelé que le Président de la République, M. Mohamed Cheikh El Ghazouani, a érigé la protection de l'environnement, la durabilité des ressources naturelles et la justice climatique en priorités absolues de son mandat. Ces engagements se concrétisent à travers des politiques publiques structurantes comme la Stratégie nationale de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP), pilotée par le gouvernement sous l'autorité du Premier Ministre, M. Moctar Djay.
M. Zein a également détaillé les efforts du secteur pour mettre en œuvre un plan d'action ambitieux intégrant :
-La Contribution nationale déterminée (CDN) dans le cadre de l'Accord de Paris ;
-La Stratégie nationale pour l’environnement et le développement durable ;
-Le Plan national d’adaptation ;
-Les programmes de lutte contre la désertification, la perte de biodiversité et la pollution.
Il a salué le travail collaboratif des équipes du ministère, des représentants des secteurs concernés, des experts nationaux et internationaux, et le soutien constant de la BAD dans l'élaboration du document soumis à validation. "Nous espérons que cet atelier débouchera sur des recommandations pratiques pour renforcer les capacités nationales et soutenir l'engagement de la Mauritanie en faveur d'un développement équilibré, juste et durable", a-t-il déclaré.
Une initiative panafricaine cruciale
Prenant la parole au nom de la BAD, M. Hercule Yamuremye, chargé principal de programme pays du Groupe de la Banque africaine de développement en Mauritanie, a situé cet atelier dans le cadre d'un effort continental plus large. "Cette évaluation s'inscrit dans un engagement commun entre les gouvernements des États membres régionaux de la Banque et les partenaires au développement", a-t-il affirmé, soulignant l'objectif de renforcer les cadres environnementaux et sociaux et de combler les lacunes habituelles.
M. Yamuremye a précisé que ces évaluations, soutenues par la BAD et la Banque mondiale, couvrent désormais 45 pays africains (soit environ 80% des États membres) et seront finalisées dans les neuf pays restants dans les mois à venir. "Ce processus est essentiel pour identifier les écarts entre les législations nationales et le système CES de la Banque. Cela permet d'éviter les retards dans la préparation et la mise en œuvre des projets et de réduire leurs impacts négatifs potentiels sur l'environnement et les communautés locales", a-t-il expliqué.
Quatre axes d'évaluation clés
L'évaluation menée se concentre sur quatre piliers fondamentaux :
-Analyse du cadre législatif et politique : Examen des lois, règlements et politiques environnementales et sociales en vigueur en Mauritanie ;
-Identification des écarts : Comparaison systématique entre les exigences du CES de la BAD et la législation nationale mauritanienne ;
-Évaluation des capacités de gouvernance : Analyse des systèmes et des capacités institutionnelles pour gérer les risques environnementaux et sociaux ;
-Élaboration de plans d'action : Proposition de mesures concrètes pour combler les écarts identifiés, soumises à validation lors de cet atelier national.
M. Yamuremye a conclu en insistant sur la nature intégrée et participative de l'atelier de Nouakchott. L'objectif est d'impliquer tous les acteurs concernés (gouvernement, institutions, société civile, secteur privé) pour valider collectivement les résultats de l'évaluation et adopter des recommandations partagées en vue de renforcer la gouvernance environnementale et sociale en Mauritanie, gage d'un développement véritablement durable et respectueux des populations et des écosystèmes.
Les conclusions et recommandations issues de cette journée de travaux sont donc attendues pour guider les prochaines étapes de l'harmonisation et du renforcement des capacités nationales dans ce domaine stratégique.