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Sous le haut patronage du Gardien des Lieux Saints, le roi Salman Ben Abdulaziz Al Saoud, La Mecque a abrité, cette semaine, la deuxième édition de la Conférence internationale « Construire des ponts entre les écoles de pensée islamiques », organisée par la Ligue musulmane mondiale (LMM). Cet événement phare, qui a réuni des hauts muftis, des érudits et des représentants de plus de 90 pays, s’inscrit dans une dynamique d’unité et de dialogue pour promouvoir une vision modérée de l’islam face aux défis contemporains.
Un dialogue transformé en actions concrètes
Placée sous le thème « Vers un consensus islamique efficace », cette édition marque une étape décisive dans la concrétisation des engagements pris lors de la première conférence en 2022. L’objectif est clair : dépasser le stade des discussions théoriques pour élaborer des programmes pratiques visant à harmoniser les positions des différentes écoles de pensée sunnites, chiites, soufies et autres courants.
Le secrétaire général de la LMM, Dr Mohammed Al-Issa, a insisté sur l’urgence de « cristalliser une action systématique » à travers des initiatives concrètes. Parmi elles figurent la promotion de la modération, la lutte contre le sectarisme et la réponse collective aux défis communs, tels que l’extrémisme violent, l’islamophobie ou les crises identitaires.
Un héritage de la première édition
La conférence de 2022 avait jeté les bases d’un document historique définissant des principes communs pour renforcer la fraternité islamique. Ce texte, salué pour sa vision inclusive, a permis de coordonner les efforts des forces modérées face aux dérives sectaires et aux idéologies extrémistes qui « déforment l’image de l’islam », comme l’a rappelé un participant.
Cette année, les travaux se concentrent sur la mise en œuvre opérationnelle de ces principes. Des ateliers ont été consacrés à l’éducation religieuse inclusive, à la réforme du discours médiatique et à la création de plateformes de dialogue permanentes entre érudits.
La Mecque, symbole d’unité et de spiritualité
Le choix de La Mecque, cœur spirituel de l’islam, n’est pas anodin. Dans son discours d’ouverture, le représentant de la LMM a souligné que « la diversité des écoles de pensée est une richesse, à condition qu’elle s’enracine dans le respect mutuel et la référence commune au Coran et à la Sunna ».
Les participants ont également rendu hommage au roi Salman et au prince héritier Mohammed Ben Salman pour leur « soutien indéfectible » à cette initiative. « Le patronage saoudien renforce le rôle de l’Arabie Saoudite en tant que gardienne de l’unité islamique », a déclaré un érudit indonésien.
Malgré les avancées, les défis persistent. Les intervenants ont évoqué la nécessité de combattre les préjugés historiques entre courants et de répondre aux manipulations politiques des divisions religieuses. Le cheikh Ahmed Al-Tayeb, grand imam d’Al-Azhar, a appelé à « dépasser les appréhensions du passé pour écrire une nouvelle page de fraternité ».
En clôture, la LMM a annoncé le lancement d’un fonds international pour le dialogue islamique, destiné à financer des projets éducatifs et sociaux dans des zones sensibles. Une déclaration finale a également été adoptée, réaffirmant l’engagement des participants à promouvoir la modération et à isoler les discours de haine.