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Après plusieurs années de retard, le projet de gaz naturel liquéfié (GNL) de Grand Tortue Ahmeyin (GTA), situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, est officiellement entré en production à la fin de l’année 2024. Une avancée majeure qui marque une étape déterminante pour les deux pays africains, désormais positionnés sur la carte mondiale des producteurs de gaz.
Un projet stratégique qui entre dans sa phase commerciale
L’exploitation du champ gazier GTA a franchi une nouvelle étape le 18 janvier 2025 avec le lancement de la production de GNL. Selon Kosmos Energy, partenaire du projet aux côtés de BP, la première cargaison de gaz naturel liquéfié devrait être prête pour exportation d’ici la fin du premier trimestre 2025. Cette annonce, d’abord relayée par la société Goral LNG, a été confirmée dans une note publiée ce lundi 10 février par la compagnie américaine.
L'opérateur du projet, BP, a d’ores et déjà informé sa filiale BP Gas Marketing Ltd afin de mobiliser un méthanier chargé d’acheminer cette première cargaison. Ce jalon marque le passage du projet à une phase commerciale complète, ce qui constitue un tournant pour ses exploitants et les gouvernements mauritanien et sénégalais.
Un projet d’envergure pour les économies mauritanienne et sénégalaise
La mise en production du champ GTA représente une opportunité économique significative pour la Mauritanie et le Sénégal. À terme, la phase 1 du projet devrait produire 2,3 millions de tonnes de GNL par an. Ces exportations permettront aux deux États d’engranger des revenus substantiels sous forme de redevances et de recettes d’exportation, renforçant ainsi leurs finances publiques et ouvrant la voie à de nouveaux investissements dans le secteur énergétique.
Les participations nationales dans le projet sont toutefois relativement modestes : la Mauritanie détient 7% des parts via la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH), tandis que le Sénégal en possède 10% via PETROSEN. Les actionnaires majoritaires restent BP (56%) et Kosmos Energy (27%), confirmant le rôle dominant des compagnies internationales dans le développement du projet.
Un avenir prometteur malgré les défis
Le démarrage effectif du projet GTA s’inscrit dans un contexte mondial de transition énergétique, où le gaz naturel liquéfié est perçu comme un combustible de transition vers des énergies plus durables. Si cette production constitue une avancée notable pour la région, des défis restent à relever, notamment en matière de gestion des revenus, de transparence et d’impact environnemental.
Pour l’heure, l’attention est tournée vers la première cargaison de GNL qui devrait partir dans les prochaines semaines, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère énergétique pour la Mauritanie et le Sénégal. Reste à savoir si ces deux pays sauront pleinement tirer profit de cette manne gazière et en faire un levier de développement durable.