L'affaire Mohamed Ould Abdel Aziz est l'une des plus importantes affaires judiciaires ayant capté l'attention de l'opinion publique. L'ancien président fait face à de graves accusations de corruption financière et administrative. Malgré la gravité de ces charges, sa défense a recouru à diverses stratégies pour le tirer de l’embarras, notamment des prétextes de santé, des attaques contre le régime en place et des tentatives de transformer le procès en une arène de conflit politique imaginaire, le tout dans une tentative désespérée de perturber et désorienter le cours de la justice.
"Mais lorsque le destin frappe un homme, ni la terre ni la mer ne peuvent le protéger."
I- Stratégies d'évasion : Immunité présidentielle et recours juridiques
A- L'immunité présidentielle comme barrière illusoire
Dans une vaine tentative d'échapper à sa responsabilité, Ould Abdel Aziz a tôt soulevé son immunité présidentielle passée, s'appuyant sur une interprétation archaïque et erronée de l'article 93 de la Constitution, supposant à tort qu'elle le protège de toute poursuite judiciaire. Cependant, les textes constitutionnels mauritaniens stipulent clairement que l'immunité prend fin avec la cessation de la fonction présidentielle.
Malgré cela, la défense a cherché à exploiter cet argument pour retarder le procès et bloquer les procédures. Le Conseil constitutionnel a cependant rendu une décision ferme affirmant que l'immunité ne protège pas l'accusé après la fin de son mandat, mettant en exergue le principe selon lequel Nul au-dessus des lois. Ces recours, sans assise juridique, ne visaient qu’à déformer le processus judiciaire et prolonger le procès ont été purement et simplement rejetés par le tribunal. En effet il ne s’agissait que de maladroites et désespérées tactiques, tendant à faire fléchir la détermination de la justice principe selon lequel nul n'est au-dessus des lois.
B- Recours répétitifs : Une tentative de ralentir la justice
La défense a souvent sans fondement et de manière arbitraire, dans l’unique but de remettre en question l'intégrité du système judiciaire et d’entraver le procès, multiplié les recours tantôt contestant la composition du tribunal, tantôt l'impartialité des juges et leur récusation.
II- Allégations de maladie : Une tactique éhontée pour prolonger le procès
A- Apparition soudaine de la maladie : Début de l'interrogatoire
Les allégations de maladie de la part d'Ould Abdel Aziz sont apparues soudainement dès le début de l'interrogatoire détaillé sur les accusations portées contre lui. Ce timing soulève des questions sérieuses sur la crédibilité de ces revendications, car aucun signe de maladie n'avait été constaté avant ce moment critique.
Le fait que cette déclaration coïncide avec l'examen approfondi des preuves et des accusations renforce les soupçons selon lesquels cet argument vise uniquement à suspendre le procès.
B- Refus d’un examen médical : Une crédibilité mise à mal
Lorsque le tribunal a ordonné un examen médical indépendant pour vérifier ses affirmations, Ould Abdel Aziz refusa de s'y soumettre, ce qui affaiblit davantage ses revendications.
Ce refus, bien qu’il soit un droit de l’accusé, indique clairement que son objectif n'était pas de prouver une maladie réelle, mais de retarder les procédures en cours.
III- Stratégies de recherche de sympathie : Faiblesse des allégations de politisation
Dans une tentative de transformer le procès en conflit politique, Ould Abdel Aziz a attaqué le régime en place, l'accusant de comploter contre lui et cherchant à se présenter comme une victime d’un ciblage politique.
Il a également mené des campagnes d'incitation contre des hommes d'affaires, les accusant de participer à une conspiration visant à nuire à sa réputation. Ces allégations, souvent basées sur de fausses informations, ont révélé la vacuité de ses tentatives de détourner l’attention du fond de l’affaire.
Au lieu de se concentrer sur une défense solide basée sur des preuves, il a choisi d'attaquer ses adversaires politiques et de transformer le procès en spectacle médiatique. Par ces manœuvres qui manquent cruellement de fondement juridique et qui n'affectent en rien le déroulement du procès, il cherchait à gagner la sympathie du public.
IV- Stratégies similaires dans le monde
Dans plusieurs pays, des procès impliquant des dirigeants ont vu des tactiques similaires d’évasion via des allégations de maladie. Par exemple, lors du procès de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak, ce dernier était transporté en ambulance et présenté dans une cage d'accusation allongé sur un lit médicalisé.
Cependant, malgré ces manœuvres, le procès s'est poursuivi avec rigueur, se concentrant sur les preuves et les témoignages, ce qui a invalidé les tentatives de Moubarak de se soustraire à la justice.
C’est dans cette perspective que s’inscrivent les tactiques d’Ould Abdel Aziz, mais toutefois, elles sont venues se heurter à la persévérance du système judiciaire mauritanien dans le présent procès, témoignant ainsi de son indépendance vis-à-vis des autres pouvoirs.
Me Abdellahi Gah