Le Président de la République, Président de l'Union africaine, Mohamed Cheikh El Ghazouani, a prononcé un discours majeur, lors de l'atelier sur la paix et la sécurité organisé dans le cadre du Sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC). Ce discours a marqué un tournant dans la réflexion sur les défis sécuritaires auxquels le continent africain est confronté.
Dans son intervention, le Président El Ghazouani a souligné l'importance cruciale de la mutualisation des ressources et des efforts pour lutter contre la violence et l'insécurité. Il a affirmé que la paix, ainsi que la sécurité qui en découle, sont des conditions sine qua non, non seulement pour la pérennité des organisations sociales et politiques, mais aussi pour le développement durable et la prospérité économique.
Le Président a évoqué la situation particulièrement préoccupante du continent africain, qui est en proie à divers défis sécuritaires. Il a plaidé pour une solidarité internationale renforcée, soulignant que l'Afrique a plus que jamais besoin de la coopération et du soutien de la communauté mondiale pour surmonter ses obstacles sécuritaires. Le continent, a-t-il précisé, nécessite une action concertée et une assistance substantielle pour garantir un avenir stable et prospère pour ses populations.
Le Président El Ghazouani a, en fin, appelé à une mobilisation collective et à un engagement renouvelé des partenaires internationaux afin de bâtir des solutions efficaces aux crises sécuritaires en Afrique. Son discours a résonné comme un appel vibrant à l'action et a renforcé l'importance d'une coopération internationale durable pour assurer la paix et la sécurité sur le continent africain.
Le Sommet 2024 du FOCAC, qui se déroule à Pékin, a été l'occasion pour les leaders africains et chinois de discuter des priorités communes en matière de développement et de sécurité, mettant en lumière la nécessité d'une action concertée pour relever les défis globaux.
Le discours du Président El Ghazouani a reçu un accueil favorable, réaffirmant ainsi l'engagement de l'Union africaine à travailler en synergie avec ses partenaires pour construire un avenir pacifique et prospère pour l'Afrique.
Voici le texte intégral de ce discours :
« Excellence Monsieur CAI QI, membre du bureau politique du Comité permanent du parti communiste chinois
Excellence Monsieur Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo ;
Excellences mes chers frères et amis, chefs d’état et de gouvernement ;
Mesdames et Messieurs ;
C’est, pour moi, un réel plaisir d’être en votre compagnie, aujourd’hui, au sein du présent atelier pour échanger avec vous autour d’une question d’importance capitale, pour nos pays, notre continent et le devenir du monde dans son ensemble : la paix et la sécurité
La paix et son corollaire immédiat, la sécurité, constituent une condition nécessaire, non seulement pour la continuité et la permanence de toute organisation sociale ou politique, quelle qu’elle soit, mais aussi pour l’avènement durable de tout développement et de toute prospérité.
Dans le village planétaire qu’est devenu notre monde, du fait de la globalisation, de l’intensification des échanges et de la révolution numérique, les questions de paix et de sécurité ne sont plus des questions qui peuvent se traiter ou se résoudre, durablement, à l’échelle des états pris individuellement.
Chaque conflit, où qu’il se déroule et quelle qu’en soit la forme, possède toujours une dimension géopolitique fortement présente, autant dans ses causes que dans ses effets. La sécurité des uns et des autres est donc fortement interdépendante.
Aucun état ne peut être durablement en sécurité si les autres, tout autour de lui, ne le sont pas. Tout comme, on ne peut bâtir sa propre sécurité au dépens de celle des autres. En effet, la sécurité de chacun requiert la sécurité de tous. C’est donc ensemble, et seulement ensemble, que nous pourrons construire une paix et une sécurité durables et, partant, une prospérité partagée.
Et c’est là, tout le sens et toute la pertinence du socle de valeurs qui fonde le partenariat chine-Afrique et constitue la toile de fond des différentes initiatives lancées par le président Xi Jinping. Il s’agit pour l’essentiel des valeurs de respect mutuel, d’amitié entre les peuples, de rapprochement des civilisations, de refus de la violence et de collaboration de tous pour la paix et la prospérité de tous.
Excellences, Mesdames et Messieurs ;
S’il y a, aujourd’hui, un continent qui a réellement besoin de la collaboration de tous, donc de la solidarité agissante de la communauté internationale, pour faire face à ses défis sécuritaires, c’est bien le continent africain.
En effet depuis plus d’une décennie, l’Afrique a vu se multiplier les foyers de tension. Pire, elle est devenue le théâtre de diverses formes de violences terroristes, sociopolitiques et interethniques, qui se propagent, jour après jour, à des nouveaux territoires, déstabilisant les états et mettant hors de leur contrôle des régions entières qu’elles transforment en zones d’incubation de l’extrémisme violent et de trafics en tous genres, à l’image de la bande sahélienne.
Cette situation d’insécurité est née de la convergence destructrice de la pauvreté, de la mal gouvernance, du sous-développement et de l’absence de perspectives, car c’est à leur confluence que l’instabilité et la violence germent et prospèrent.
Dans leur constant souci de surmonter les énormes défis liés à leur paix et à leur sécurité, les pays africains se sont fixés comme objectif dans l’agenda 2063 de faire taire les armes sur le continent.
L’union africaine s’y emploie, à travers son architecture de paix et de sécurité articulée autour du Conseil de Paix et de Sécurité et ses multiples mécanismes de soutien comme, entre autres, le Système Continental d’Alerte Rapide (SCAR) et la Force Africaine en Attente (FAA).
Tout comme à travers les initiatives de coordination des efforts pour la lutte contre l’insécurité ; initiatives développées dans le cadre des communautés économiques régionales.
S’ajoute à cela les initiatives sous-régionales comme celle du G5 sahel qui a mobilisé autour d’elle de nombreuses initiatives internationales de soutien. Certes, en tant que structure le G5 a cessé d’être opérationnel mais son esprit de mutualisation de moyens et de mise en synergie des efforts demeure et c’est là l’essentiel.
Tout comme s’y ajoute encore les instances mises en place pour ramener la paix dans des conflits spécifiques comme c’est le cas du dynamique Haut comité de l’Union Africaine présidé par mon ami et frère Denis Sassou Nguesso, co-président de cet atelier.
Excellences, Mesdames et Messieurs
Relever les défis de l’insécurité en Afrique passe inexorablement par :
-Le renforcement continu des efforts de mutualisation des moyens dans la lutte contre la violence et l’insécurité ;
-La mobilisation d’une forte solidarité agissante de la communauté internationale ;
-L’apaisement de la vie politique et le dépassement des dissensions sociales et des animosités inter-ethniques, par le dialogue et le consensus ;
-L’accélération du processus d’intégration continentale, d’amélioration de la gouvernance et de construction d’un développement économique durable et inclusif.
Et sur tous ces plans, l’Afrique compte et sait pouvoir compter sur l’appui et le soutien solide et durable de son partenaire de confiance, par excellence, la république populaire de chine.
Notre souci commun, fortement exprimé ce matin au forum de coopération Chine-Afrique, de porter à un niveau stratégique nos relations de coopération, ainsi que notre claire conscience de la force du lien quasi organique entre les questions de développement et celles de sécurité, nous imposent d’intensifier notre coopération sécuritaire concomitamment avec le développement de nos relations économiques afin, de construire ensemble, dans la sécurité et la stabilité, un avenir commun prospère.
Je suis convaincu que nos échanges au sein de cet atelier capitalisant sur les excellents résultats dont a été porteur le discours de son excellence Xi Jinping en début de journée éclaireront davantage la voie de la paix, de la sécurité et du développement en Afrique et en République Populaire de Chine.
Je vous remercie ».