La 33ème session du Conseil de la Ligue des États arabes, qui s'est tenue récemment à Manama, Bahreïn, a été, sans conteste, marquée par des appels passionnés en faveur d'un renouveau de l'action arabe sur la scène mondiale.
Dans son intervention, le Président Mohamed Cheikh El Ghazouani a souligné l'urgence de la situation actuelle, caractérisée par des défis complexes et des crises dévastatrices, en particulier dans la région du Moyen-Orient. Il a exprimé son profond chagrin face à la tragédie qui se déroule sous nos yeux, en référence au sort tragique des Palestiniens, notamment dans la bande de Gaza, où le génocide et les souffrances humaines sont intolérables.
« Cette situation nous oblige impérativement, en tant qu’États arabes, à redoubler d’efforts et à intensifier la coordination avec toutes les parties internationales afin de mettre fin immédiatement à cette guerre barbare et injuste et de rétablir la situation telle qu’elle était avant son début afin d’œuvrer à la mise en place d’une solution permanente qui garantisse le droit des Palestiniens à la création d’un État indépendant, avec El Qods-Est pour capitale, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU et à l’Initiative de paix arabe. », a-t-il dit.
Cependant, au-delà de la douleur, le Président Ghazouani a également exprimé sa déception quant à la capacité collective des pays arabes à influencer efficacement la communauté internationale. Malgré les ressources, la population et la richesse culturelle des nations arabes, elles n'ont pas été en mesure de se faire entendre de manière significative sur la scène mondiale. Cette incapacité à agir de manière concertée et efficace a été un facteur de frustration pour de nombreux pays arabes, qui voient leur potentiel inexploité et leur voix étouffée.
Le discours du Président Ghazouani a appelé à un sursaut, à un renouveau de l'action arabe, où les pays membres de la Ligue des États arabes s'uniraient pour imposer le poids politique, diplomatique et moral des nations arabes sur la scène internationale. Il a souligné l'importance de cette session pour être un moment décisif dans ce processus, un tournant qui élèverait l'action collective des Arabes à un niveau correspondant aux aspirations et aux attentes des peuples arabes.
Dans cette optique, plusieurs sujets cruciaux ont été abordés lors de la session, notamment la question palestinienne, la situation en Syrie, en Libye et au Yémen, ainsi que les défis posés par le terrorisme et l'extrémisme. Le dialogue et la coopération entre les pays arabes ont été encouragés comme des outils essentiels pour relever ces défis et pour faire avancer les intérêts communs des nations arabes.
La session de Manama a également été l'occasion pour les dirigeants arabes de discuter des moyens de renforcer la coopération régionale dans divers domaines, tels que l'économie, le commerce, la culture et l'éducation, dans le but de promouvoir le développement durable et de renforcer la stabilité dans la région.
« J’espère que cette trente-troisième session du Conseil de la Ligue des États arabes constituera un tournant décisif dans la direction de l’élévation de notre action arabe commune à un niveau qui réponde aux espoirs de nos peuples et renforce notre capacité de faire face aux crises aiguës auxquelles notre nation est confrontée. », a conclu le Président Ghazouani.
La 33ème session du Conseil de la Ligue des États arabes à Manama a été donc un moment crucial pour réaffirmer l'engagement des pays arabes envers la solidarité, la coopération et l'action collective. Les appels du Président Ghazouani à un sursaut pour imposer le poids des pays arabes sur la scène internationale ont été entendus, et il est désormais impératif que ces paroles se traduisent par des actions concrètes et un engagement renouvelé envers les valeurs et les aspirations communes des nations arabes.