À l'approche des élections présidentielles mauritaniennes prévues pour le 22 juin 2024, (Mais qui seront sans doute reportées au 29 juin pour cause de conflit de date avec le calendrier lunaire musulman) le paysage politique s'annonce déjà riche et varié. La Commission Nationale Indépendante des Élections a confirmé la date, ouvrant la voie à une compétition où plusieurs figures de premier plan ont déjà annoncé leur candidature. Parmi eux, le député Biram Dah Abeid, soutenu par le mouvement "IRA" et le parti "RAG" en cours de reconnaissance, ainsi que par le parti Sawab, entend bien se positionner comme un concurrent sérieux.
L'ancien candidat des présidentielles de 2019, Mohamed Lemine El Mourteji Ould El Wavi, avec seulement 0,40 % des voix exprimées lors du dernier scrutin, a de nouveau exprimé son intention de briguer la présidence. Il est rejoint par le docteur Mohamed Cheikh, journaliste résidant à Doha, a lui aussi déclaré son intention de se lancer dans la course.
Un nouveau courant politique, baptisé "La Majorité Silencieuse", a également fait son apparition, annonçant la candidature de Mohamed Ould El Mounir. Ce mouvement compte parmi ses leaders des figures telles qu'Ahmed Ould Haroune Ould Cheikh Sidya, Abderrahmane El Yessa et Mohamed Vall Ould Bellal, soulignant la diversité et la richesse du débat politique mauritanien.
Par ailleurs, El’Id Mohameden Mbareck, soutenu par certaines factions de la coalition Espoir Mauritanie, a confirmé sa candidature, témoignant de la fragmentation et de la complexité du paysage politique. De même, Kadiata Malick Diallo attend le soutien d'une coalition plus large de forces d'opposition, illustrant la quête d'un consensus parmi les opposants au régime actuel.
Le parti AJD/MR a décidé de présenter son nouveau président, Ba Mamadou Bocar, comme candidat, marquant un changement de leadership par rapport à son fondateur historique, Ibrahim Moctar Sarr, qui a annoncé son retrait.
Des rumeurs circulent également sur la possibilité que l'ancien ministre Sidi Ould Ahmed Deyé se présente comme rival du président Mohamed Ould Ghazouani, bien que des questions d'éligibilité liées à son âge puissent poser problème. Dans ce contexte hautement compétitif, une femme, la Docteure Khadija Sidine, a décidé de braver les normes en se lançant dans la course présidentielle, critiquant ouvertement l'échec des hommes à gouverner efficacement la Mauritanie.
Même s’il ne l’a pas encore annoncé officiellement, le président sortant Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani devrait rempiler soutenu par une solide coalition menée par le parti au pouvoir INSAF. Aucun des candidats annoncés ne semble en mesure de lui poser de sérieux problèmes.
La scène politique mauritanienne se prépare ainsi à des élections présidentielles de 2024 particulièrement disputées, reflétant la diversité des aspirations et des visions pour l'avenir du pays. Entre vétérans politiques et nouveaux venus, le choix promet d'être vaste pour les électeurs mauritaniens, dans un contexte où chaque candidature porte en elle une promesse de changement ou de continuité.