L'aéroport international de Nouakchott, Oum Tounsi, qui devrait etre symbole de progrès et de connectivité pour la Mauritanie, fait face aujourd'hui à des critiques sévères en raison des prestations calamiteuse d’Afroport, l'entreprise en charge de son handling et de sa gestion. Les récents événements soulignent une série de défaillances qui ternissent l'image de cet important hub africain.
La semaine dernière, un incident impliquant une personnalité VIP mauritanienne qui voyage en Jet privé a mis en lumière les carences criantes dans le service proposé par Afroport. Le transfert de cette personnalité à bord d'un pick-up insalubre, piloté par un chauffeur apparemment ignorant des normes de sécurité et de conduite, n'est qu'un exemple parmi d'autres des manquements de la société. Cette situation, loin d'être un cas isolé, souligne un problème systémique au sein de l'organisation de l'aéroport.
Les mauvaises conditions de traitement des bagages, combinées à un accueil et un accès déplorables, sont également sources de préoccupations majeures. Ces incidents répétés suggèrent non seulement un manque de compétence, mais aussi une négligence qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la sécurité et le confort des passagers.
Il est à noter qu'Afroport ne possède apparemment aucune expérience significative dans le domaine de la gestion aéroportuaire. Cette incompétence se reflète clairement dans les services proposés et affecte directement le développement de l'aéroport de Nouakchott. Cet établissement, qui devrait être un moteur de croissance économique et un lien vital avec le reste du monde, est désormais en péril en raison de cette gestion déficiente.
Les escalators et les carrousels bagages sont fréquemment en panne, les toilettes sont nauséabondes et bien souvent inutilisables, le parking est anarchique et contrairement à tous les aéroports du monde le dépose personne n’est pas gratuit et l’éclairage est défectueux.
De plus, les prix exorbitants pratiqués par Afroport pour les services d'atterrissage et de handling sont parmi les plus élevés de la sous-région. Cette politique tarifaire a des répercussions directes sur les choix des compagnies aériennes. Par exemple, Air France est contrainte d’amener ses passagers mauritaniens en passant par Conakry ou Banjul, tandis que d'autres compagnies telles que Turkish Airlines ou Binter envisageraient de ne plus desservir Nouakchott.
Ces décisions des compagnies aériennes ne sont pas anodines et reflètent une méfiance croissante envers les services offerts par l'aéroport Oum Tounsi sous la gestion d'Afroport. L'impact de ces pratiques sur le tourisme et le commerce en Mauritanie ne peut être ignoré. L'heure est venue pour les autorités compétentes de prendre des mesures drastiques afin de rectifier cette situation préoccupante.
La Mauritanie mérite un aéroport qui répond non seulement aux normes internationales de sécurité et de confort, mais qui est aussi un ambassadeur et une vitrine digne de son potentiel économique et culturel. Pour cela, une réévaluation complète de la gestion actuelle s'impose, avec la possibilité de confier cette responsabilité à une entité plus compétente et plus expérimentée.
Les défis auxquels fait face l'aéroport Oum Tounsi, exacerbés par la gestion douteuse d'Afroport, doivent être adressés avec sérieux et diligence pour assurer l'essor et le développement de ce hub vital pour la Mauritanie et pour l'Afrique de l'Ouest.