MAEPSP - Nous avons lu ce mercredi 18 mai 2022, un article publié sur le site cridem.org et qui attribue au ministre des Affaires Economiques et de la Promotion des Secteurs Productifs, M. Ousmane Mamoudou Kane, des propos qu’il n’a pas tenus.
Le ministre, n’a dit à aucun moment, au cours de son intervention devant les parlementaires lundi passé, que « Nouakchott pourrait être exposé à de fortes vagues de soif dans un avenir proche ». L’article que nous supposons écrit de bonne foi, et diffusé à travers ce lien : https://cridem.org/C_Info.php?article=756586, ne reflète l’esprit et les mots utilisés par le ministre face aux députés.
Nous invitons la rédaction de cridem à prendre en compte les éléments qui suivent :
- Durant son intervention qui a duré 22 minutes à propos du projet de loi relatif au renforcement de l’approvisionnement de la ville de Nouakchott en eau potable, le ministre a expliqué qu’il était important pour un pays, d’avoir une redondance dans l’approvisionnement en eau, de sa capitale, notant que toute installation industrielle est sujette à des incidences.
- Le ministre aussi a déclaré devant les députés : « ce n’est pas parce que nous entrevoyons, des incidences sur la centrale électrique, sur une conduite, mais nous reconnaissons que c’est une possibilité ».
- Devant l’hémicycle, le ministre des Affaires économiques a précisé que ce projet se justifie d’abord par la sagesse, par la responsabilité, par la prudence, insistant sur le fait qu’il faut qu’il y ait une redondance dans l’approvisionnement en eau, d’une ville comme Nouakchott.
Globalement, l’intervention du ministre a été axée sur la nécessité de faire d’Idini une réserve stratégique, afin de pouvoir alimenter Nouakchott en eau potable, en cas de besoin. Il ne s’agit pas d’une prévision concernant l’avènement « de fortes vagues de soif dans un avenir proche ».
Pour toutes les raisons évoquées plus haut, nous invitons la rédaction de cridem.org à réviser son article afin qu’il soit plus conforme, aux propos tenus par le ministre, devant les députés.
Vous trouverez, joint au présent mail, quelques éléments pour vous aider à rectifier les propos attribués au ministre des Affaires Economiques et de la Promotion des Secteurs Productifs, M. Ousmane Mamoudou KANE :
1. La transcription complète de l’intervention du ministre devant les députés
2. Une vidéo de 22 minutes sur son intervention devant les députés
Nouakchott, le 19 mai 2022
Communication et Relations Publiques
Ministère des Affaires Economiques et de la Promotion des Secteurs Productifs
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Transcription des réponses du Ministre des Affaires économiques, devant le parlement
Pourquoi ce projet après avoir investi dans aftout essahili ? Je dois dire d’abord que, même si on avait doublé la capacité de la conduite reliant Nouakchott au fleuve Sénégal, même si on l’avait triplé, on aurait besoin d’une autre source d’approvisionnement pour Nouakchott.
Ce n’est pas parce que les installations sont faibles, parce qu’il y a des services pour lesquels il faut absolument avoir une possibilité redondante. Il faut créer une redondance. Entre Nouakchott et Nouadhibou, on peut avoir une seule route. Il peut y avoir des difficultés suites à une pluie ou autre, ce n’est pas grave. On peut rester une semaine, sans prendre le trajet Nouakchott Nouadhibou.
On était sans redondance pour l’accès à l’internet international, on a eu des difficultés quand on a eu des problèmes avec le câble. Mais on a survécu, une semaine sans difficultés. Il n’est pas raisonnable pour un pays, de ne pas avoir de redondance dans l’approvisionnement en eau, de sa capitale. On ne peut pas supporter une panne, d’un jour, de deux jours sur la conduite d’eau entre ici et le fleuve Sénégal. Il faut créer une redondance, tout pays normal doit avoir une redondance, pour l’approvisionnement en produits essentiels, aussi essentiels que l’eau dans une capitale comme Nouakchott.
Ce n’est pas parce que nous entrevoyons, des incidences sur la centrale électrique, sur une conduite, mais nous reconnaissons que c’est une possibilité. Ce sont des choses qui peuvent arriver. Toute installation industrielle, est sujette à des installations de ce genre. Il faut prévoir la maintenance, pour maintenir la capacité de ces installations, il faut avoir une rédondance. Et c’est pour cela, que il a été décidé de rouvrir, de ne pas abandonner Idini qui a été la source d’approvisionnement en eau de la ville de Nouakchott, pendant quelques années.
Il ne s’agit pas de tout baser sur idini, mais il faut l’avoir en activité, pour que à tout moment, en cas de besoin, qu’on puisse l’activer. C’est l’objet de ce projet. Mais il faut dire aussi que dans le prêt du Fades, ll y a une composante, il y a un montant de 25 millions de dollars à peu près, dédiés à la réhabilitation et à la maintenance des installations entre idini, ici et l’aftout Essahili pour renforcer sa capacité. Honorables députés, ce projet se justifie d’abord par la sagesse, par la responsabilité, par la prudence, il faut qu’il y ait une redondance dans l’approvisionnement en eau, d’une ville comme Nouakchott.
Questions sur la gestion stratégique des ressources en eau
Le monde va vers une période où l’eau qui est rare, sera de plus en plus rare. Nous avons la chance d’un autre pays, même s’il est désertique, nous avons la chance d’être à côté de l’océan. Il y a de l’eau. Salée, mais il y a de l’eau. Nous sommes au bord d’un fleuve, nous avons des régions où il pleut de temps en temps. Tout ceci est à valoriser.
L’océan parce qu’il faut envisager des usines de dessalement. Le dessalement de l’eau de mer nécessite beaucoup d’énergie, pour que le projet soit rentable. Il faut que cette énergie soit accessible à tous. Il faut que financièrement, qu’on puisse la justifier.
On regarde sur la carte du monde, les pays qui utilisent le plus d’eau produit de dessalement, sont des pays où le financier accessible.
Nous espérons que dans quelques années inchallah, la Mauritanie sera dans une situation où l’énergie sera accessible. C’est pour cela que des études sont en cours actuellement, pour installer à) Nouakchott une usine de traitement de l’eau de mer, pour approvisionner Nouakchott aussi en eau de mer. Avoir une autre source permettra de préserver Idini, autant que faire se peut.
Ce qui est dit pour Nouakchott est aussi valable pour l’approvisionnement en eau de Nouadhibou, pour ce qui est du dessalement de l’eau de mer.
Le fleuve : pour ce qui est du fleuve, une deuxième source, il y a aftout sahili déjà qui est là, il y a le projet goureye kiffa… sans oublier toutes les localités entre les deux. Tous les barrages qui figurent régulièrement pour garder autant faire que se peut collecter les eaux de pluie, qui tombent de temps en temps dans notre pays.
Les nappes souterraines c’est la solution ultime, il faudrait les utiliser quand on n’a pas le choix. On les garde, dans l’exposé de motif, il est bien expliqué qu’Idini servira de réserve stratégique pour Nouakchott. On met en valeur Idini, on met idini en position d’être utilisé, de produire de l’eau, d’approvisionner Nouakchott, pour servir en cas de besoin. Et pas pour servir comme source principale. Mais il faut disposer de cela.
Le problème de l’eau à travers le pays, au-delà de Nouakchott, a été posé. Ce qui est vrai. Vous aurez noté qu’au cours des dernières années, beaucoup d’argent a été mobilisé par notre pays, pour des projets d’eau. A Nouadhibou, à Nouakchott, dans l’Aftout Chargui, des projets en cours en Adrar, projets avec la banque mondiale dans certaines régions du sud et de l’est, et bientôt je l’espère, pour gouraye Kiffa.
Beaucoup de ressources ont été mobilisées ou sont en cours de mobilisation pour l’eau en Mauritanie, parce que nous reconnaissons, nous savons que ce besoin est énorme et que ce besoin est primordial. Il est prioritaire par rapport à tout. C’est l’une des raisons, et j’y reviendrai sur l’extension de Nouakchott, on ne peut rien faire pour garder les populations dans les terroirs, si on n’apporte pas l’eau.
Nouakchott a explosé en termes de population, a commencé à exploser en termes de population à la suite des années de sécheresse, parce que les populations n’avaient pas le choix. Il fallait bien venir dans un endroit, où il y avait espoir d’une vie décente. Donc, beaucoup d’efforts sont faits actuellement, sont faits par le gouvernement, pour régler autant que faire se peut, les problèmes d’eau dont souffre les mauritaniens.
Oui j’ai dit que beaucoup de ressources ont été mobilisés et que les résultats ne sont pas tangibles, les gens ne le voient pas encore même si on sait que les travaux sont là. Il faut un délai, entre le moment où on mobilise les ressources, et le moment où nous avons l’eau au robinet. Et ça, c’est le temps de l’exécution des projets.
On en parle à chaque fois que j’ai l’honneur de passer ici, des questions sont posées sur l’exécution des projets, et ce sont des questions tout à fait justifiées. Je l’ai dit et le Président de la République lui-même en a parlé le 28 novembre. C’est dire que c’est un problème suivi de façon très sérieuse au plus haut sommet de l’Etat. Il y a un temps incompressible pour l’exécution des projets et ce temps, il faut le vivre. Ce qui n’est pas acceptable, c’est que ce temps, soit prorogé de 20% ou 50% et parfois de 100% du temps, ce qui n’est pas acceptable.
Ça nous le reconnaissons avec vous. Des dispositions sont prises pour éviter que cela n’arrive. Des dispositions sont prises au niveau des procédures de passation de marchés, au niveau de l’organisation des unités de gestion des projets, des dispositions sont prises au niveau des hommes et femmes en charge, en fonction de leurs performances, en fonction de leur comportement.