Courrier International - Depuis le début de l’année, six importants hommes d’affaires russes du secteur de l’énergie ont été retrouvés morts. Il s’agirait d’une vague de suicides, mais les circonstances de ces décès demeurent troubles.
Le 18 avril à Moscou, Vladislav Avaev (photo), ancien président de la Gazprombank, contrôlée par le géant de l’énergie Gazprom, était retrouvé mort, un pistolet à la main (image d’illustration).Le 18 avril à Moscou, Vladislav Avaev, ancien président de la Gazprombank, contrôlée par le géant de l’énergie Gazprom, était retrouvé mort, un pistolet à la main.
Le 18 avril à Moscou, Vladislav Avaev, ancien président de la Gazprombank, contrôlée par le géant de l’énergie Gazprom, était retrouvé mort, un pistolet dans la main, aux côtés de sa femme et de leur fille de 13 ans. Le lendemain, Sergey Protosenya, ancien directeur général du producteur de gaz Novatek, était à son tour retrouvé pendu dans sa villa en Espagne, près de sa femme et de sa fille, visiblement poignardées.
“Tous deux ont été retrouvés décédés aux côtés de leur famille, voilà pourquoi la police pense qu’il s’agit de cas de meurtres suivis de suicide”, avance le magazine américain Newsweek, qui s’interroge toutefois sur les circonstances troubles de ces morts. Avaev et Protosenya sont en effet les derniers d’une longue liste d’oligarques russes qui se seraient donné la mort depuis le début de l’année.
Au total, le média américain identifie six de ces hommes d’affaires. Tout commence en janvier avec la mort de Leonid Shulman, cadre dirigeant de Gazprom, retrouvé dans la salle de bains d’un cottage de la région de Saint-Pétersbourg. Suivent le milliardaire Vasily Melnikov, le magnat Mikhail Watford et le cadre de Gazprom Alexander Tyulyakov, tous morts après le 24 février, date du début de la guerre. L’ensemble des enquêtes explorent pour l’instant la thèse du suicide.
Pour le quotidien italien La Stampa, cette liste macabre ne laisse pas beaucoup de place au doute : il s’agirait de meurtres et non de suicides. “Le nombre de cadres dirigeants russes liés à Gazprom ou à d’autres grandes entreprises gazières qui sont en train de mourir est effrayant, assure le média. Toutes ces histoires présentent des côtés flous, des incohérences, des signes de violence extrême.
“Ceux qui touchent les tuyaux de gaz meurent”
“Ces hauts managers d’État […] connaissaient sûrement les montages financiers, les comptes de l’entreprise, les flux financiers. Ils avaient des informations sur la revente du gaz russe à l’Europe, qui, depuis toujours, détermine les processus d’influence et d’interférence du Kremlin dans les démocraties occidentales”, affirme le quotidien turinois.
Bien qu’aucun élément ne permette pour l’instant de qualifier ces morts en meurtres, le média transalpin conclut : “Ceux qui touchent des fils électriques, ou plutôt les tuyaux de gaz, meurent.”